Tangai David Murangari
Analyste financier à la Stanbic Bank Zimbabwe Limited
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Jeune Afrique : L’activité d’une banque est-elle différente au Zimbabwe ?
TANGAI DAVID MURANGARI : Comme partout, nous participons à des montages financiers, nous conseillons les entreprises pour leurs opérations de fusion ou d’acquisition, et nous suivons les marchés internationaux. L’essentiel de notre activité est la gestion des comptes bancaires d’entreprises et de particuliers. La plupart des clients ont plusieurs comptes dans plusieurs banques, car c’est le moyen de disposer de suffisamment de liquide, puisque le montant d’une opération de retrait est plafonné. La principale différence est que nous ne proposons plus de crédit. Les taux d’intérêt sont incalculables.
Comment les entreprises se sont-elles adaptées à la situation ?
Elles sont actives dans plusieurs domaines car c’est la seule façon de contrôler toute la chaîne de valeur, de la production à la distribution. Si vous êtes transporteur, par exemple, vous allez importer et stocker votre propre carburant. Le niveau d’intégration des entreprises est beaucoup plus élevé que ce qui se pratique dans une économie « normale ». Les entreprises qui fonctionnent aujourd’hui sont celles qui ont su s’adapter.
À quelles conditions l’économie du Zimbabwe peut-elle retrouver son dynamisme ?
La seule réponse à cette question serait un total remaniement de l’économie du pays. Il faut permettre l’ouverture des marchés et déréguler le commerce. Cela signifie autoriser les entreprises à agir sans avoir à passer par le gouvernement ou par la Banque fédérale. Les investisseurs ont besoin d’un environnement de confiance pour faire des affaires et pour s’implanter dans un pays.
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