« Sidi », déchu mais lucide

Publié le 25 août 2008 Lecture : 1 minute.

Le lendemain de son arrestation le 6 août, Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait été autorisé à transmettre à sa famille une brève liste d’effets nécessaires. Entre « deux boubous bleus » et « deux pantalons », le président déchu avait mentionné les titres de trois ouvrages. « Là, j’ai compris qu’il savait qu’il allait rester longtemps en détention », raconte Amal, sa fille et conseillère principale pour la communication.
À l’heure où ces lignes sont écrites, Sidi est toujours en résidence surveillée, avec interdiction de sortie, dans le pavillon des invités du Palais des congrès, à Nouakchott. Aucune indication ne filtre quant à son éventuelle libération. De sources concordantes, il est bien traité et, compte tenu de son âge – 70 ans -, peut recevoir la visite d’un médecin.
Arrêté le 6 août, libéré le 11, le Premier ministre a de nouveau été interpellé le 21 août. Pendant cinq jours, il a côtoyé Sidi en détention. « Nous avons discuté. Il est très lucide », témoignait Yahya Ould Ahmed el-Waghf à Jeune Afrique pendant sa brève période de liberté. Le coup d’État, Sidi savait qu’il aurait lieu une fois publié le décret limogeant les quatre principaux commandants de l’armée, dont le général Ould Abdelaziz. « Il savait qu’il serait renversé, mais il a préféré cela à la démission », assure Yahya. Prévue le 10 août, une manifestation géante orchestrée par l’encadrement de l’armée, étape ultime d’un conflit latent avec la présidence, devait appeler à sa démission. « Il s’est dit que s’ils voulaient le pouvoir, rapporte Yahya, les généraux n’avaient qu’à assumer leur responsabilité jusqu’au bout et le prendre eux-mêmes. »

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