Décès de Josette Audin, veuve de Maurice Audin, mort sous la torture en Algérie

Josette Audin, veuve de Maurice Audin, jeune militant communiste torturé et tué par l’armée française en 1957 en Algérie, est décédée samedi à l’âge de 87 ans. Les présidents algérien et français ont tous les deux salué sa mémoire.

Josette Audin, le 21 juin 2007 à Paris, lors de la cérémonie de remise du prix Audin de mathématiques pour les cessions 2006 et 2007. © AFP

Josette Audin, le 21 juin 2007 à Paris, lors de la cérémonie de remise du prix Audin de mathématiques pour les cessions 2006 et 2007. © AFP

Publié le 3 février 2019 Lecture : 2 minutes.

« L’année dernière, à 87 ans, Josette Audin se battait encore, toujours. Le 13 septembre 2018, la République française a reconnu le rôle de la France dans l’assassinat de son mari et la pratique de la torture durant la guerre d’Algérie », a réagi la présidence française dans un communiqué.

Ce jour-là, Emmanuel Macron s’était rendu au domicile de Josette Audin à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, pour lui demander « pardon » en lui remettant une déclaration reconnaissant que son mari était mort sous la torture du fait d’un « système légalement institué » par l’ancienne puissance coloniale française en Algérie.

Le président Bouteflika a salué la mémoire de cette grande dame qui a mené un combat inlassable afin que la vérité soit faite sur l’assassinat de son mari et la pratique de la torture

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La plainte pour enlèvement et séquestration que Josette Audin avait déposée après la disparition de son mari ayant fait l’objet d’un non-lieu en 1962, celle-ci a alors déplacé « son combat pour la justice sur le terrain de l’établissement et de la reconnaissance de la vérité, des faits historiques et des responsabilités politiques », note l’Élysée. « Josette Audin continua à se battre avec une détermination inébranlable pour savoir ce qui était arrivé à son époux, puis pour que cette histoire soit connue, et, plus généralement, pour que l’histoire complexe et douloureuse de la guerre d’Algérie soit regardée avec courage et lucidité. »

De son côté, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a appris « avec une grande tristesse le décès de Josette Audin, militante anticolonialiste de la première heure ». « Le chef de l’État a tenu à saluer ‘avec émotion’, la mémoire de ‘cette grande dame qui a mené un combat inlassable, sa vie durant, afin que la vérité soit faite sur l’assassinat de son mari et la pratique de la torture durant la guerre de libération nationale’, ajoute le communiqué présidentiel, cité par l’agence de presse APS. Son courage, sa persévérance, la force de ses convictions et de ses engagements ont marqué les esprits à jamais. »

>>> À LIRE – Algérie : dix choses à savoir sur l’affaire Maurice Audin

« Grande tristesse. Josette Audin s’en est allée. Elle s’est battue toute sa vie pour la vérité et pour la mémoire de son mari. Elle part apaisée d’avoir vu enfin ce crime d’État reconnu », a réagi le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel.

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Le député LREM proche de la famille Audin, Cédric Villani, a également rendu hommage à Mme Audin. « Indignée ou confiante, meurtrie ou sereine, apaisée enfin : je garde en moi le souvenir vif de chacune de mes rencontres avec Josette Audin, forte de soixante ans de combat pour la vérité, inspiration pour une vie entière », a-t-il écrit sur Twitter.

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