Mort d’un militant panafricain

Universitaire, journaliste et homme politique, Atsutsé Kokouvi Agbobli, âgé de 67 ans, est décédé dans la nuit du 14 au 15 août.

Publié le 25 août 2008 Lecture : 2 minutes.

Il s’était rendu célèbre – bien au-delà de son pays – par ses diatribes contre la mauvaise gouvernance et ses appels vibrants à l’unité du continent. Universitaire, journaliste, homme politique, le Togolais Atsutsé Kokouvi Agbobli, 67 ans, est décédé dans la nuit du 14 au 15 août. Son corps a été retrouvé sur la plage de Lomé où, à sa demande, son chauffeur l’avait laissé seul la veille.
Selon le procureur de la République, le rapport d’autopsie révèle une « intoxication médicamenteuse ». Les blessures sur son front seraient dues à une chute, mais n’auraient pas entraîné la mort. Si la fin tragique de cet ancien ministre de la Culture et de la Communication, opposant au pouvoir actuel, a forcément paru suspecte à ses proches et à ses amis politiques, plusieurs indices pourraient accréditer la thèse officielle. Agbobli connaissait à la fois, semble-t-il, des problèmes familiaux et des soucis financiers. Surtout, il suivait un traitement contre le diabète, et avait déjà été confronté à des surdosages de médicaments. Avant son escapade fatale, il sortait justement d’une clinique où il avait subi un lavage d’estomac.
Quoi qu’il en soit, c’est une figure importante de la scène publique togolaise qui disparaît. Après ses études universitaires en France, « Agbo » avait enseigné à Libreville de 1975 à 1979 avant de rejoindre Addis-Abeba pour travailler au secrétariat général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, ancêtre de l’Union africaine), alors dirigé par son compatriote Edem Kodjo, puis au Bureau international du travail (BIT).
C’est à son retour en France, ?en 1987, qu’il entamera sa collaboration avec Jeune Afrique. Les lecteurs de notre hebdomadaire n’ont pas oublié les éditoriaux où il prenait des positions souvent tranchées sur les sujets d’actualité. Dans le conflit angolais, par exemple, il apportait un soutien inconditionnel au leader de l’Unita, son ami Jonas Savimbi, avec lequel il publiera un livre d’entretiens en 1997.
Puis sonna l’heure de la politique dans son pays. De retour au bercail en 1991, hostile au pouvoir du président Gnassingbé Eyadéma, il fut ministre de 1994 à 1996 dans le gouvernement dirigé par Edem Kodjo. En avril 2007, il avait créé un nouveau parti, le Mouvement pour le développement national (Modena), tout en continuant à diriger le bimensuel Afric’Hebdo.

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