La maison brûle et coule

Publié le 25 août 2008 Lecture : 1 minute.

Inspirée d’un proverbe ashanti, l’apostrophe rappelle celle de Jacques Chirac au sommet de la Terre de Johannesburg, en 2002. « Quand la maison brûle, on ne perd pas son temps à pérorer », a lancé Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention de l’ONU sur le changement climatique (CNUCC), aux 1 600 délégués des 160 pays réunis le 21 août à Accra pour l’ouverture des négociations sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays riches. De la réunion d’Accra découleront les décisions que les ministres des pays signataires du traité de Kyoto seront amenés à prendre en décembre, à Poznan (Pologne). Mais si les résultats de la réunion, qui seront connus le 27 août, dépendent avant tout du bon vouloir des pays développés, ces derniers pourraient accepter de faire d’importants sacrifices en raison des conséquences du réchauffement climatique. Lesquelles dépassent de loin les prévisions les plus pessimistes.
Dans les pays voisins de l’Himalaya, les moyens de subsistance d’environ 1,3 milliard de personnes sont gravement menacés. Les ressources en eau dépendent pour moitié de la fonte des neiges, mais les glaciers ne cessent de reculer. Le phénomène y est même « plus rapide que partout dans le monde », affirme Mats Erikson, responsable du programme pour la gestion de l’eau au Centre international du développement intégré des montagnes. Les températures du plateau tibétain augmentent de 0,3 degré par décennie, soit le double de la moyenne mondiale ! Autre région du monde touchée de plein fouet : le Groenland, dont deux des plus grands glaciers sont, selon la Nasa, en passe de se désintégrer, menaçant de faire monter un peu plus le niveau des mers. Non seulement « la maison brûle », mais elle coule.

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