L’affaire Mécili n’est pas close

Le commanditaire présumé de l’assassinat, en avril 1987, à Paris, de l’un des opposants les plus farouches au régime d’Alger a été interpellé par la police française, à Marseille.

Publié le 25 août 2008 Lecture : 1 minute.

Mohamed Ziane Hassani, haut fonctionnaire au ministère algérien des Affaires étrangères, a été arrêté par la police française, le 14 août, à l’aéroport de Marseille-Marignane. Soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat, en avril 1987, d’Ali André Mécili, avocat et farouche opposant au régime d’Alger, Mohamed Ziane Hassani faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice française en décembre 2007. Mis en examen par le juge Baudouin Thouvenot, magistrat instructeur, Hassani a plaidé la confusion avec un homonyme. En vain.
Cette arrestation relance une affaire d’État vieille de vingt ans que l’on croyait à jamais étouffée. L’élimination de Mécili avait été imputée aux services secrets algériens. Son assassin présumé, un certain Abdelmalek Amellou, avait été interpellé en juin 1987, soit deux mois après les faits, par la police française. Il est curieusement relâché sur ordre de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, puis expulsé vers l’Algérie. La veuve de l’avocat, qui s’était constituée partie civile, crie au complot et dénonce le laxisme de la justice française au nom de la raison d’État. Le Front des forces socialistes (FFS, opposition) et son président, Hocine Aït Ahmed, auteur en 1989 d’un livre sur l’assassinat de son compagnon de lutte (réédité en 2007 chez La Découverte), accusent les autorités algériennes d’avoir commandité l’assassinat et le gouvernement français de garantir l’impunité aux meurtriers et au donneur d’ordre.
L’interpellation et la mise en examen de Hassani n’ont provoqué aucune réaction officielle à Alger, mais la presse indépendante s’est interrogée sur cette nouvelle cabale contre un Algérien titulaire d’un passeport diplomatique, dénonçant l’absence de réaction du gouvernement d’Ahmed Ouyahia. Quant à Hocine Aït Ahmed, au-delà de la satisfaction née de la mise en examen de Hassani, il espère que justice sera enfin rendue.

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