[Chronique] Jean-Yves Le Drian, promoteur de scabreux « compromis à l’africaine »
Quand le ministre français des Affaires étrangères prend position sur la situation politique de la République démocratique du Congo, ça pédale, ça retropédale, puis ça pédale à nouveau dans la semoule…
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 5 février 2019 Lecture : 1 minute.
Deux élections, deux poids, deux mesures ? C’est avec une position comparable que le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères avait accueilli les résultats des dernières présidentielles vénézuélienne et congolaise. Pour la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, la victoire de Nicolás Maduro était « une farce ». Pour son collègue des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, les résultats des élections en RDC ne semblaient pas « conformes aux résultats » que l’on avait « pu constater ici ou là ».
>>> À LIRE – Présidentielle en RDC : pourquoi l’Union africaine a rétropédalé
« Espèce de compromis à l’africaine »
4 février 2019. Matinale de la radio publique France Inter. Un auditeur souligne que Jean-Yves Le Drian ne reconnaît plus la légitimité de Maduro, alors qu’il valide celle de Tshisekedi. Pour le chef de la diplomatie française, l’investiture de Félix Tshisekedi serait acceptable en tant que fruit d’une « espèce de compromis à l’africaine » dont la configuration serait « très particulière et propre » à la RDC.
Peut-on parler de compromis lorsque l’arrangement a été conclu sans Martin Fayulu, celui-là même que Jean-Yves Le Drian considérait, il y a moins d’un mois, comme « a priori le leader sortant de ces élections » ?
>>> À LIRE – [Document] Présidentielle en RDC : le rapport de la Cenco qui donnait Martin Fayulu vainqueur
De manière plus globale, l’expression « à l’africaine » permettrait-elle de distinguer les valeurs démocratiques universelles des aménagements démocratiques tropicalisés sur un continent de moindre enjeu ?
Si la négation de certaines particularités culturelles de l’Afrique est une insulte faite au continent, renvoyer ce dernier à de prétendues spécificités, en matière de choix populaires des destins politiques, n’est pas une marque de bienveillance. C’est aussi une injure.
La Matinale.
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