Maroc : le Mur mène une « campagne de lobbying parlementaire » contre la réforme de l’éducation
Le Mouvement de l’unicité et de la réforme (Mur), aile idéologique du PJD, s’est attaqué au ministère de l’Éducation nationale au sujet de l’enseignement des langues étrangères, ressuscitant un vieux désaccord au sein de la majorité gouvernementale de Saadeddine El Othmani.
Le Mouvement de l’unicité et de la réforme (Mur) reprend du poil de la bête. L’aile idéologique du Parti de la justice et du développement (PJD) vient de s’inviter publiquement dans le débat parlementaire autour du projet de réforme de l’enseignement, actuellement examiné en commission.
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Lors de la dernière réunion de son bureau politique, le mouvement islamiste a accusé le ministre de l’Éducation nationale de vouloir imposer le français comme langue d’enseignement des matières scientifiques dans les programmes scolaires. « Une politique de fait accompli » qui « impose un choix qui n’est pas conforme à la Constitution », selon le communiqué du Mur, qui appelle « à donner aux deux langues officielles, l’arabe et l’amazigh, la place qui leur revient dans le domaine de l’enseignement ».
La majorité un peu plus fissurée
« Ce choix de langue d’enseignement a toujours été un point de discorde entre le PJD et ses alliés », rappelle à Jeune Afrique un membre de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des députés. En 2016 déjà, l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane reprochait publiquement à son ministre de l’Éducation « un manque de coordination sur la question de l’apprentissage des langues étrangères ».
Le Mur a remis un mémorandum dans lequel il présente sa vision par rapport à la question de la réforme de l’enseignement
Visiblement, les islamistes n’en démordent pas : « Le Mur a mené une véritable campagne de lobbying auprès des groupes parlementaires, en marge des débats du projet de loi-cadre 51-17, et a remis un mémorandum dans lequel il présente sa vision par rapport à la question de la réforme de l’enseignement », confie notre député.
Sauf que cette attaque frontale contre un ministre du gouvernement El Othmani vient cristalliser le désaccord entre le PJD et ses alliés sur des questions de fond. Dans l’entourage du ministre haraki Said Amzazi, on évoque même une violation de la charte de la majorité. Faudrait-il alors s’attendre à une nouvelle crise entre le parti islamiste et le Mouvement populaire (MP), qui viendrait s’ajouter aux tensions permanentes avec le RNI et le PPS ?
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