Découverte miraculeuse en plein Sahara
Dans le désert du Ténéré, des scientifiques américains ont mis au jour un site datant de l’âge de pierre.
Publié le 25 août 2008 Lecture : 1 minute.
Le hasard fait parfois très bien les choses. Partis à la recherche de dinosaures fossilisés dans le désert du Ténéré, en plein coeur du Niger, des scientifiques américains ont découvert le plus vaste site archéologique du Sahara, datant de l’âge de pierre. Baptisé Gobero, il remonte à 10 000 ans. Étendu le long des berges d’un ancien lac désormais asséché, le site témoigne d’une époque où le Sahara n’était pas encore cette immense zone désertique. « Partout où l’on regardait, il y avait des ossements appartenant à des animaux qui ne vivent pas dans le désert, et j’ai réalisé que nous étions remontés dans le temps, à l’époque du Sahara vert et humide », vient d’expliquer dans un communiqué Paul Sereno, paléontologue de l’université de Chicago (Illinois) et qui a dirigé l’équipe de scientifiques.
Deux saisons de fouilles, financées en partie par la fondation américaine du National Geographic, ont déjà permis de sortir des sables des dizaines d’ossements humains et d’animaux fossilisés, dont de très grands poissons de lac et d’immenses crocodiles, ainsi que des pointes de harpons, des bijoux, des outils de pierre ou des fragments de poteriesÂÂ et un cimetière d’environ deux cents sépultures, le plus grand de l’âge de pierre identifié à ce jour dans cette région. Des fragments de pollen, décelés dans une tombe, ont montré qu’une femme et deux enfants reposaient sur un lit de fleurs !
Les analyses réalisées à ce jour ont révélé que deux populations aux traits biologiques différents se sont succédé sur ce site à plusieurs millénaires d’écart. Les Kiffians, des chasseurs et des pêcheurs qui pouvaient mesurer plus de 1,80 mètre, ont colonisé la région – alors une savane arborée -, entre 10 000 et 8 000 ans avant J.-C. ?À la fin de la période humide, les Ténéréens ont occupé le site entre 6 500 et 4 500 ans avant J.-C. Pêcheurs et éleveurs, ils étaient, eux, bien plus petits. Une pêche miraculeuse pour Paul Sereno et son équipe.
