Sénégal : Abdoulaye Wade appelle à s’opposer à la tenue d’une présidentielle « verrouillée »

L’ex-président sénégalais a appelé la population à s’opposer pacifiquement à la tenue d’une présidentielle « verrouillée », destinée selon lui à reconduire son successeur, Macky Sall. Il a également évoqué son retour au Sénégal, annoncé pour le jeudi 7 février.

L’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, dans une vidéo diffusée mardi 5 février. © Capture d’écran YouTube

L’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, dans une vidéo diffusée mardi 5 février. © Capture d’écran YouTube

Publié le 6 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Dans un bureau de vote à Fatick, lors du premier tour du scrutin pour la présidentielle 2019 au Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
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Présidentielle au Sénégal : un « coup KO » réussi pour Macky Sall

La Commission nationale de recensement des votes a proclamé le jeudi 28 février Macky Sall vainqueur au premier tour de la présidentielle. Le président élu a aussitôt annoncé « tendre la main » à l’opposition, dont ses quatre adversaires avaient renoncé à contester les résultats devant le Conseil constitutionnel.

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Abdoulaye Wade n’a pas mâché ses mots. Dans une vidéo diffusée trois jours après le début de la campagne officielle, l’ex-président a dénoncé l’élimination par le Conseil constitutionnel, « sous des prétextes fallacieux », des « deux candidats qui pouvaient faire de l’ombre au président sortant » : son propre fils, Karim Wade, et l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, tous deux frappés par des condamnations judiciaires.

« Nous avons choisi de nous opposer à la tenue d’une élection entièrement fabriquée dans le seul but de faire réélire le président sortant », a déclaré Abdoulaye Wade, 92 ans. L’ex-président, au pouvoir entre 2000 et 2012, a également évoqué son prochain retour au Sénégal. Celui-ci est annoncé le 7 février par son entourage.

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Réquisitoire sévère

Après avoir dressé un sévère réquisitoire contre son successeur, accusé d’avoir instauré un régime d’une « gloutonnerie financière sans précédent » et d’avoir mis la magistrature à son service, Abdoulaye Wade a donné ses consignes, appelant les Sénégalais à « faire en sorte qu’il n’y ait pas de scrutin ».

« Notre action sera pacifique, respectueuse de la loi et des règlements », a-t-il toutefois souligné. Avant d’expliquer que la formation qu’il a fondée, le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), préparait, avec d’autres tendances de l’opposition, un « programme d’actions d’ici au 23 février, dans la journée du 24 février et au-delà ».

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L’ex-président a également dénoncé le système des parrainages citoyens instauré pour cette élection, dont n’ont émergé, outre Macky Sall, que quatre candidats : l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, l’ex-ministre Madické Niang, et deux députés élus en 2017, l’ancien fonctionnaire Ousmane Sonko et Issa Sall, chef d’un parti proche de la mouvance religieuse.

« Surmonter son entêtement »

Abdoulaye Wade, qui vit habituellement en région parisienne, a demandé à Macky Sall de « surmonter son entêtement », quitte à reporter « si nécessaire » le scrutin pour discuter avec l’opposition. Car selon l’ex-président, le chef de l’État a créé « de graves dangers de déstabilisation du Sénégal dans la violence » en visant une réélection « au premier tour ». Il a notamment cité en exemple les cas de la Côte d’Ivoire, du Burundi ou encore de la RDC.

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Fin janvier, une coalition de l’opposition comprenant la plupart des candidats éliminés par le système des parrainages avait lancé un appel à la « confrontation » et à la « mobilisation » contre le « plan de réélection frauduleuse de Macky Sall au premier tour », resté sans écho. En 2015 déjà, Abdoulaye Wade avait appelé à la mobilisation en cas de condamnation de son fils Karim, sans parvenir à mobiliser les foules.

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