Courrier des lecteurs

Publié le 25 août 2008 Lecture : 4 minutes.

Une justice universelle ?

Le 5 août 2008, le Rwanda a réclamé des poursuites judiciaires devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) contre treize hauts responsables politiques et vingt militaires français pour avoir « participé à la mise en exécution » du génocide de 1994.
L’attitude des ONG de défense des droits de l’homme (FIDH, HWRÂ), promptes à demander l’inculpation d’Africains, sera scrupuleusement observée par tout le continent. Réclameront-elles avec force la traduction devant la justice internationale de ces trente-trois Français, ou bien fermeront-elles les yeux parce qu’il s’agit de Blancs ? Attendons de voirÂ
Thierry Bangui, Marseille, France

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Fracture linguistique

La mort d’Elimane Fall (J.A. n° 2468 et 2469) m’a permis de faire un constat touchant : l’Afrique est divisée linguistiquement. Nous n’avons lu aucun correspondant, journaliste ou autorité d’un pays anglophone ou lusophone d’Afrique présenter ses condoléances. Savent-ils même qu’un journaliste de talent est mort ? Celui qui croit connaître le continent se trompe. On peut dire qu’il connaît l’Afrique francophone. Par ailleurs, je me suis demandé si c’était un Sénégalais qui venait de disparaître Encore qu’un saint doit aussi avoir ses défauts.
Aldo Akpaka, Cotonou, Bénin

Sauver le peuple zimbabwéen

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent et qui refusent d’intervenir », disait Albert Einstein.
Si ton père devient fou, violent, incontrôlable, tu l’arrêtes pour le mettre en sécurité, en lieu sûr ou dans un asile. Si, cliniquement, Mugabe n’est pas déclaré fou, la communauté internationale doit le considérer comme tel. Ce qui lui reste à faire est de le mettre en résidence surveillée comme on a pu le faire avec Bourguiba. Sinon, la société civile zimbabwéenne poursuivra la communauté internationale pour non-assistance à peuple en danger.
Peter Ashu, Limbé, Cameroun

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Jacques Bertoin, véritable humaniste

J’ai toujours discerné dans les articles du regretté Jacques Bertoin (J.A. n° 2479), d’une écriture intelligente et fine, d’autres qualités plus profondes : une attention extrême, un véritable humanisme. Grâce à Béchir Ben Yahmed, mon ouvrage sur mon grand-père Zo d’Axa l’Endehors est arrivé entre ses mains en 2007. En analysant le journaliste et l’homme Zo d’Axa, il se découvrait lui-même ; sa propre nature se reflétait dans son article. On pourrait appliquer à Jacques Bertoin la phrase qu’il avait eue pour Zo d’Axa : « La rigueur professionnelle de ses chroniques, le caractère saisissant de ses analyses, comme la qualité des informations qu’il livre dans un style limpide, lui valent, par-delà les frontières l’estime affichée de ses confrères, toutes opinions politiques confondues. »
Jacques Bertoin éprouvait, paraît-il, une fascination pour les cultures animistes. L’Esprit des ancêtres fera, je n’en doute pas, trouver la bonne route à son âme. Tous s’accordent à dire qu’il avait un grand cÂur. Ce sont souvent ceux-là qui s’arrêtent trop tôt. Je ne l’oublierai pas.
Béatrice Arnac, Le Bugue, France

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Rien ne vaut les langues de base

Lectrice de J.A. depuis 1994, je ne me priverais pour rien au monde de ce journal qui aide à comprendre bien des choses. Je suis tout à fait d’accord avec Kamel Oukadh Krimid («Vous & Nous», J.A. n° 2472) lorsqu’il dit que l’on doit enseigner aux élèves dans la langue de base. Cela fait des années que je le clame, et cela vaut bien sûr pour l’Afrique. Je pense que lorsqu’un jeune n’est pas doué en langues, il ne peut pas comprendre les mathématiques et les autres matières N’y arrivent que ceux qui sont doués, non seulement en maths mais aussi en langues étrangères. Et je me suis toujours interrogée : si l’on avait demandé à Einstein d’apprendre les maths et d’autres matières en chinois, par exemple, aurait-il été le Einstein que nous connaissons ?
Il y a bien longtemps que je milite (dans mon coin) pour que, au Niger par exemple, on puisse faire le programme général en haoussa. Je suis sûre qu’on passe à côté de génies en s’entêtant à faire du français la langue nationale. D’autant plus que la langue internationale est l’anglais !
Chantal Barat, Saintes, France

Bientôt à Jérusalem-Est !

Je reste pantois devant le silence indécent et criminel des intellectuels israéliens. Le statu quo actuel ne rend service à personne. Les Palestiniens, encerclés par le mur de Sharon, vivent les atrocités de la précarité, du sous-développement, de la guerre et du blocus. Au-delà du mur, les Israéliens n’ont aucune garantie de sécurité. Le caractère imprévisible des fusées artisanales Qassam les traumatisent et exacerbe la volonté de vengeance. Israël a besoin de l’émergence d’un sage de la trempe du général de Gaulle, de Bourguiba ou de Mandela pour entamer des pourparlers sérieux avec leurs frères ennemis, les Palestiniens, et rendre le plateau du Golan à la Syrie, sans effectuer un référendum. Il est aberrant de coloniser un territoire voisin par la force des armes puis de demander au peuple s’il désire le restituer ou pas ! En tant que Palestinienne exilée, je dirai pour conclure – et avec espoir : l’année prochaine à Jérusalem-Est!
Sonia Rahal, Jebel Oust, Tunisie

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