Burkina : nouveaux combats meurtriers entre l’armée et des « terroristes » dans le Nord

Cinq gendarmes ont été tués dans des combats avec des « terroristes » à Oursi, près de la frontière malienne. Après avoir été attaqués par un groupe armé, les forces de défense burkinabè ont lancé une « contre-offensive » qui « a permis de neutraliser 21 terroristes ».

Des militaires burkinabè à l’entraînement. © DR / DIRPA Burkina Faso

Des militaires burkinabè à l’entraînement. © DR / DIRPA Burkina Faso

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Publié le 6 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Alors que s’est ouvert mardi à Ouagadougou un nouveau sommet du G5 Sahel, rassemblant les chefs d’État des cinq pays membre (G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso), le le nord du pays a de nouveau été le théâtre d’affrontements meurtriers entre forces de sécurité et de défense burkinabè et des groupes armés qualifiés de « terroristes » par les autorités. Cinq gendarmes ont été tués, tandis que 21 « terroristes » ont été « neutralisés », selon l’armée.

Une « Réaction » aux opérations de la veille

Mardi, dans la matinée « un détachement militaire du groupement de forces de sécurisation du Nord installé à Oursi dans la province de l’Oudalan a été attaqué par des terroristes », écrit le colonel major Lamoussa Fofana, porte-parole de l’armée, dans un communiqué publié mardi soir.

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Selon lui, cette attaque aurait été menée « en réaction aux opérations menées par les forces de défense et de sécurité le lundi 4 février dans les départements de Kain, Banh et Gomboro ». Cette opération, lancée lundi dans trois localités frontalières du Mali après plusieurs attaques ayant fait 14 victimes civiles à Kain, dans le Yatenga, « a permis de neutraliser 146 terroristes ».

En réaction à l’attaque de son détachement à Oursi, l’armée a lancé une « contre-offensive » qui  « a permis de neutraliser 21 terroristes ». Du côté des forces de sécurité, le bilan est de cinq gendarmes tués lors des combats et de trois blessés, dont deux gravement.

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« Ils ont été perçus comme une force amie »

Selon une source sécuritaire ayant requis l’anonymat, les assaillants, armés de kalachnikovs, sont arrivés à Oursi à bord de deux pick-up équipés de mitrailleuses de calibre 12,7 mm. « Ils étaient tous habillés en tenue « Terre du Burkina » [la tenue militaire officielle des forces burkinabè] et utilisaient des moyens de communication identiques à ceux de l’armée », détaille notre source, qui précise c’est en usant de ce subterfuge que les assaillants ont pu s’infiltrer.

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« Ils ont été perçus comme une force amie » et ont pu entrer dans le dispositif de la gendarmerie sans résistance, avant d’ouvrir le feu « à la surprise générale ». « Le combat se menait à bout portant », souligne notre source.

Carte d’Oursi, dans le nord du Burkina (si vous ne parvenez pas à visionner la carte, cliquez ici) :  

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Ces nouveaux affrontements interviennent au lendemain d’une vaste opération anti-terroriste de l’armée par laquelle celle-ci entend reprendre la main sur le terrain dans la zone. Qualifié de « succès » par la hiérarchie militaire, cette offensive a été lancée dans la foulée d’une nouvelle dynamique impulsée dans le commandement, avec la prise de fonction du nouveau ministre de la défense, Chérif Sy, et du nouveau chef d’état-major des armées, Moïse Miningou. Ce dernier a suspendu le déploiement des officiers dans les missions de maintien de la paix, et mis un terme aux stages internes de plus de 5 000 sous-officiers, en vue de les redéployer sur le terrain, au Burkina.

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