Business, politique et diplomatie
Publié le 25 août 2008 Lecture : 1 minute.
Une cinquantaine de délégués africains ont participé au premier sommet sur la coopération économique entre la Turquie et l’Afrique, du 18 au 21 août, à Istanbul. Après la Chine, l’Inde ou le Brésil, c’est au tour de la Turquie, dix-septième puissance économique mondiale, de frapper à la porte du continent. « Nous ne venons pas en Afrique en quête de matières premières ou comme dans un supermarché. La Turquie se propose de faciliter l’entrée des produits africains sur les principaux marchés mondiaux », a déclaré Rifat Hisarciklioglu, le président de la toute nouvelle Chambre de commerce et d’industrie turco-africaine.
Partenaire économique modeste de l’Afrique, qui ne représente que 5 % du commerce extérieur turc, Ankara tente de renverser la vapeur. De 5,4 milliards de dollars en 2003, le volume des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Turquie a atteint 13 milliards en 2007. Objectif : porter ce volume à 50 milliards de dollars en 2012. Ankara veut ainsi sécuriser ses approvisionnements énergétiques et trouver des débouchés à son industrie très diversifiée (textile, chimie, automobile, électroménager, BTP). L’Algérie est le premier partenaire africain de la Turquie devant l’Égypte et l’Afrique du Sud. Mais si Alger a exporté vers ce pays pour 2,3 milliards de dollars en 2007, dont 97 % d’hydrocarbures, ses importations turques n’ont été que de 955 millions de dollars. Pour dynamiser ses échanges, la Turquie veut signer un accord de libre-échange avec l’Algérie comme elle l’a fait avec le Maroc, la Tunisie et l’Égypte.
La Turquie s’est engagée à créer quinze ambassades, qui s’ajouteraient aux douze existantes sur le continent. En contrepartie, elle attend le soutien de l’Afrique pour obtenir, en octobre, un siège de membre provisoire au Conseil de sécurité de l’ONU. « Ankara ne manquera pas de se faire le porte-voix de l’Afrique », s’est engagé Ali Babacan, le chef de la diplomatie turque.
