Abordage humanitaire

Publié le 25 août 2008 Lecture : 2 minutes.

Pressions politiques et menaces de mort anonymes n’y ont rien changé. La semaine dernière, un groupe de militants propalestiniens venus du monde entier a embarqué à Chypre et mis le cap sur Gaza. Emmenés par le mouvement américain Free Gaza, ces marins mutins vétérans – leur moyenne d’âge est de 60 ans – veulent obtenir la levée du blocus israélien qui étrangle l’enclave côtière. Voilà deux ans que Greta Berlin, Ramzi Kyzia, Paul Larudee et Bella Locke mettent sur pied l’opération. Une quarantaine d’autres activistes les ont rejoints, dont Hedy Epstein, 84 ans, rescapée de la Shoah, et l’anthropologue israélien Jeff Halper. Tous ont embarqué à bord du Free Gaza et de l’USS Liberty (en souvenir du navire éponyme coulé par l’aviation israélienne en 1967, entraînant la mort de 34 marins).
Objectif de la traversée : alerter l’opinion mondiale sur la détérioration des conditions de vie dans la bande de Gaza (dont 51,8 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté). Israël voit naturellement d’un mauvais ÂÂÂil cet « abordage » humanitaire. Dans son édition du 17 août, le quotidien Haaretz indiquait que « les forces de sécurité pourraient retenir les navires à l’entrée des eaux territoriales de Gaza, arrêter les passagers et remorquer le navire jusqu’en Israël, où les détenus pourraient être interrogés ».
Si l’Autorité palestinienne a brillé par son silence – son ambassadeur à Chypre n’a même pas daigné rendre visite aux militants -, le Hamas, lui, soutient fortement l’initiative. Jamal al-Khodari, ex-ministre palestinien de la Communication et directeur de l’Université islamique de Gaza, a même pris la tête du comité d’accueil des militants, qui ont bon espoir de confondre l’État hébreu aux yeux du monde. « Si les Israéliens nous arrêtent dans les eaux internationales, c’est un crime, dit Ramzi Kyzia. S’ils nous arrêtent dans les eaux de Gaza, c’est la preuve que ce territoire est toujours sous occupation. Or, en droit international, l’occupant doit s’assurer du bien-être de la population, ce que, bien sûr, Israël ne fait pas. Dans les deux cas, on est gagnants. On prend Israël en flagrant délit de violation du droit international. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires