Présidentielle au Sénégal : Mamadou Diop Decroix, dernière recrue d’Idrissa Seck

Le secrétaire général d’And Jëf-PADS, proche d’Abdoulaye Wade, a annoncé mercredi son ralliement à Idrissa Seck. Une prise de position contraire à celle de Wade – qui refuse de soutenir tout autre candidat que son fils Karim – annoncée à la veille du retour de l’ancien président à Dakar.

Mamadou Diop Decroix, en 2015 à Dakar. © Guillaume Bassinet pour J.A.

Mamadou Diop Decroix, en 2015 à Dakar. © Guillaume Bassinet pour J.A.

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Publié le 7 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Dans un bureau de vote à Fatick, lors du premier tour du scrutin pour la présidentielle 2019 au Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
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Il s’était rendu fin janvier à Versailles pour s’entretenir avec Abdoulaye Wade. Mais visiblement, Mamadou Diop Decroix n’est pas parvenu à s’accorder avec l’ex-président, qui rentre ce jeudi à Dakar et a appelé ses compatriotes à s’ »opposer à la tenue d’une élection entièrement fabriquée ». Contrairement à la ligne officielle affichée par « Gorgui » (« le vieux », en wolof), qui refuse d’adouber tout autre candidat que son fils Karim, Mamadou Diop Decroix a annoncé mercredi qu’il se rangeait derrière la candidature d’Idrissa Seck pour l’élection présidentielle du 24 février.

Lors d’une conférence de presse, le secrétaire général d’AJ-PADS (And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme) a loué le « parcours étatique et professionnel tout à fait appréciable » du candidat de la coalition « Idy 2019 ». « Le président Seck est bien placé pour conduire les réformes dans une démarche inclusive et apaisée pour la restauration de l’État de droit et de la République », a poursuivi Mamadou Diop Decroix.

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« Idy » espère le soutien de Khalifa Sall

Cette figure de la gauche sénégalaise, jusqu’à récemment coordonnateur national du Front de résistance nationale (FRN), une grande coalition de l’opposition, est un proche d’Abdoulaye Wade. Ces derniers jours, il affirmait à Jeune Afrique être « dans la coalition de Karim Wade » tout en ayant des contacts avec Idrissa Seck.

Il a donc fini par prendre ses distances avec la stratégie du clan Wade et a basculé dans le camp d’« Idy », comme plusieurs autres responsables politiques ces derniers jours : Malick Gakou, le président du Grand parti ; Cheikh Hadjibou Soumaré, ex-Premier ministre de Wade ; Pape Diop, ancien maire de Dakar, ou plus récemment Abdoul Mbaye, ex-Premier ministre de Macky Sall.

Idrissa Seck ne compte pas s’arrêter là. Il espère d’autres ralliements de figures de l’opposition d’ici au 24 février, notamment de cadres du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui, comme Diop Decroix, désapprouveraient la ligne de son secrétaire général.

Mais il souhaite surtout qu’un allié de poids se range rapidement derrière lui : Khalifa Sall, dont le recours est étudié ce jeudi par la Cour de justice de la Cedeao, à Abuja. « Nous attendons son ralliement. Nos contacts sont très avancés », glisse un proche de Seck. Dans le camp de l’ex-maire de Dakar, on assure que rien ne sera décidé avant le verdict des juges de la Cedeao.

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