Affaire Khashoggi : un meurtre « planifié et perpétré » par des représentants de l’État saoudien, selon l’ONU
La rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires a affirmé jeudi détenir des « preuves » montrant que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été « victime d’un meurtre brutal et prémédité » par des représentants de l’État saoudien.
Affaire Khashoggi : l’onde de choc
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« Les preuves recueillies au cours de ma mission en Turquie montrent de prime abord que M. Khashoggi a été victime d’un meurtre brutal et prémédité, planifié et perpétré par des représentants de l’État de l’Arabie saoudite », a affirmé Agnès Callamard, la rapporteure spéciale de l’ONU, citée dans un communiqué publié le 7 février à son retour d’une mission en Turquie.
Le meurtre de l’éditorialiste Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018 au consulat saoudien d’Istanbul, constitue « la violation la plus grave du droit le plus fondamental de tous, le droit à la vie », a ajouté la rapporteure de l’ONU.
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Imputé dénoncée
Elle a également dénoncé l’utilisation de l’« immunité » diplomatique pour commettre un meurtre en toute « impunité ». « Les garanties d’immunité n’ont jamais eu pour but de rendre possible qu’un crime soit commis et d’exonérer ses auteurs de leur responsabilité pénale », a-t-elle écrit, soulignant que le meurtre « violait à la fois le droit international et les règles fondamentales des relations internationales, y compris les exigences relatives à l’utilisation légale des missions diplomatiques ». Ankara a plusieurs fois souligné la nécessité d’une enquête internationale sur cette affaire, déplorant le manque de transparence de l’enquête saoudienne.
Riyad a toutefois imputé ce meurtre à des éléments « incontrôlés ». Le procès de 11 suspects s’est ouvert début janvier en Arabie saoudite et le procureur général a requis la peine de mort contre cinq d’entre eux.
Accès à des « informations cruciales »
Le rapport final de la rapporteure spéciale de l’ONU doit être présenté en juin devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève, mais il devrait être publié fin mai. Au cours de sa mission, Agnès Callamard s’est notamment entretenue avec le procureur de la République à Istanbul et avec le chef des services secrets turcs, et a été reçue par les ministres turcs des Affaires étrangères et de la Justice.
Le communiqué n’indique pas si elle a pu avoir accès au consulat saoudien à Istanbul, comme elle l’avait demandé. Son équipe a en revanche pu avoir accès à des « informations cruciales » sur le meurtre du journaliste, notamment des extraits d’un enregistrement audio « effrayant » qui se trouve entre les mains des services secrets turcs, sans que son équipe n’ait été en mesure d’effectuer un « examen approfondi » de ce matériel et qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’authentifier l’enregistrement audio de manière indépendante.
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