Priorité à la lutte antitabac

Publié le 25 août 2003 Lecture : 2 minutes.

Si elle avait dû ne réaliser qu’un seul des objectifs de son quinquennat à la tête de l’OMS, c’eût été de mettre en place la convention-cadre pour la lutte antitabac. En 1998, Gro Harlem Brundtland constate, dans les conclusions d’un rapport, que 500 millions de personnes alors en vie étaient condamnées à mourir d’une maladie liée au tabagisme ; que 4,9 millions en décédaient déjà chaque année ; et que d’ici à 2020, ce chiffre devrait doubler et concerner à 70 % les pays en développement. Sa première initiative est de commander, en 1999, une étude sur les relations entre l’OMS et l’industrie du tabac. Si les conclusions ne sont pas publiées, la directrice encourage, et obtient, lors de la 54e Assemblée mondiale de la santé, en mai 2001, le vote d’une résolution sur la transparence de ces relations. Ce qui donne quelques indications quant au contenu du rapport….
Jamais un dirigeant de l’administration sanitaire n’avait osé s’opposer aux tout-puissants, dans ce cas, les manufacturiers du tabac. Mais sa motivation ne s’arrête pas là. En 1999, une commission spéciale est créée afin d’élaborer un projet de convention-cadre pour la lutte antitabac. Le projet définitif rendu aux instances dirigeantes de l’OMS en février 2003 est voté par l’Assemblée mondiale en mai de la même année. Il s’agit là du premier traité international négocié sous l’égide de l’OMS.
Il faut, évidemment, que les États transforment leurs bonnes intentions en réalités. Pour cela, quarante pays doivent ratifier le traité. Dès lors, les dispositions de la convention pourront être mises en application. Parmi elles, on trouve l’interdiction totale, dans les cinq ans suivant la ratification, de toute publicité directe ou indirecte, ainsi que le parrainage d’événements par des manufacturiers. Un nouvel étiquetage, où les mises en garde seront visibles, sera également obligatoire, tout comme la suppression du terme « light », que l’on trouve sur les paquets plus faiblement dosés en nicotine et en goudrons. Un terme trompeur, selon l’agence onusienne, puisque d’autres composants, tout aussi toxiques, ne sont pas, eux, allégés.
Les États-Unis, longtemps réfractaires à cette convention, car très liés aux manufacturiers malgré leur propre politique farouchement antitabac, ont finalement levé leurs objections, donnant ainsi à la convention une chance d’être adoptée. Cette convention est ouverte à signature au siège des Nations unies à New York jusqu’au 29 juin 2004.

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