Présidentielle au Sénégal : Khalifa Sall se rallie à Idrissa Seck

C’est désormais officiel : l’ex-maire de Dakar, empêché de concourir à la présidentielle, appelle à voter pour Idrissa Seck le 24 février. Un soutien de choix pour le leader de la coalition Idy 2019, qui multiplie les ralliements.

Khalifa Sall (d.) a apporté son soutien à la candidature d’Idrissa Seck (g.), pour la pr »ésidentielle de 2019. © Montage Jeune Afrique

Khalifa Sall (d.) a apporté son soutien à la candidature d’Idrissa Seck (g.), pour la pr »ésidentielle de 2019. © Montage Jeune Afrique

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Publié le 8 février 2019 Lecture : 3 minutes.

Dans un bureau de vote à Fatick, lors du premier tour du scrutin pour la présidentielle 2019 au Sénégal. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
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Présidentielle au Sénégal : un « coup KO » réussi pour Macky Sall

La Commission nationale de recensement des votes a proclamé le jeudi 28 février Macky Sall vainqueur au premier tour de la présidentielle. Le président élu a aussitôt annoncé « tendre la main » à l’opposition, dont ses quatre adversaires avaient renoncé à contester les résultats devant le Conseil constitutionnel.

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Maire de Dakar révoqué par le pouvoir et incarcéré depuis mars 2017, député radié par ses pairs, candidat à la présidentielle invalidé par le Conseil constitutionnel, Khalifa Ababacar Sall a fait son choix. C’est par procuration qu’il participera à l’élection présidentielle du 24 février, en apportant son soutien à l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, président du parti Rewmi et tête d’affiche de la coalition Idy 2019.

Sa décision a été officialisée ce 8 février à travers un communiqué rendu public par ses collaborateurs. La décision rendue à Abuja le matin même par la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est le déclic qui a décidé Khalifa Sall à annoncer son ralliement quelques heures plus tard.

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Les magistrats l’ont en effet débouté des demandes de mesures provisoires formulées par ses avocats, qui visaient à suspendre et reporter le scrutin le temps que la juridiction communautaire statue sur sa requête : selon la défense de Khalifa Sall, sa condamnation à cinq ans de prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar n’est en effet toujours pas définitive, ce qui aurait dû lui permettre d’être candidat.

Notre démocratie a été mise à mort

« Hier saluée par le monde entier, notre démocratie a été mise à mort ces sept dernières années par la rupture du dialogue politique, par la manipulation de la Constitution, par les tripatouillages du processus électoral et par la remise en cause des acquis démocratiques, écrit Khalifa Sall dans son communiqué. Durant sept années, les institutions et les lois de la République ont été manipulées et détournées par le pouvoir en place pour se tracer le chemin d’une réélection sans péril. »

« C’est pour cette raison que j’ai décidé, en accord avec les partis et organisations membres de Taxawu Senegaal ak Khalifa Ababacar Sall, d’accepter l’offre d’alliance du candidat Idrissa Seck », ajoute-t-il.

Soutien décisif

Depuis plusieurs jours, au Sénégal, les suppositions allaient bon train. L’ex-maire de Dakar, considéré comme l’un des favoris s’il avait pu se présenter à la présidentielle, rallierait-il Ousmane Sonko, candidat anti-système issu de la société civile, ou Idrissa Seck, vieux routier de la politique sénégalaise, candidat pour la troisième fois successive ?

Ce n’est pas un soutien à Idrissa Seck, mais plutôt un accord de partenariat

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« D’un point de vue philosophique ou programmatique, il n’était pas spécialement proche de l’un ou de l’autre, mais Khalifa Sall veut que l’opposition l’emporte face à Macky Sall, confiait l’un de ses fidèles à quelques heures de l’annonce officielle. Or l’important pour lui, dans le cadre de cette élection, c’est de soutenir le candidat qui lui semble avoir la base électorale la plus solide. »

Or, si Ousmane Sonko a effectué une percée remarquée dans l’opinion au cours des dernières semaines, Idrissa Seck bénéficie aujourd’hui d’un large soutien, qui s’étoffe chaque jour, parmi les 20 candidats recalés par le Conseil constitutionnel.

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« Khalifa Sall n’apporte pas son soutien à un candidat à proprement parler, il a conclu un accord de partenariat avec Idrissa Seck, explique Babacar Thioye Ba, son ancien directeur de cabinet, mandataire de sa campagne. Soutenir un candidat, c’est se ranger totalement derrière lui et ses idées, autrement dit le suivre inconditionnellement. Dans le cas présent, Khalifa Sall a conclu un accord de principe autour du projet du candidat et des modalités de l’exercice du pouvoir qu’il prévoit s’il est élu. Tous ces points ont été discutés, il seront paraphés dans les semaines à venir. »

Une optique que Khalifa Sall explique ainsi dans son communiqué :  « Ensemble [avec Idrissa Seck], nous avons décidé de sceller un partenariat fondé sur un engagement commun de rupture et de refondation de la gouvernance institutionnelle, démocratique, économique et sociale. Avec Idrissa Seck et avec toutes les forces vives de la nation, nous allons construire la force de l’élan nécessaire pour réaliser notre ambition commune pour un Sénégal de paix, de progrès, de liberté, de justice sociale et de solidarité. »

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