Afrique du Sud – Électricité : Cyril Ramaphosa propose de séparer Eskom en trois entités
Le président sud-africain a présenté son plan de redressement de l’entreprise publique d’électricité. Il souhaite une séparation entre production, transport et distribution au sein d’Eskom.
« Eskom est en crise et les risques pour l’Afrique du Sud sont énormes. Cela pourrait gravement nuire à nos ambitions en matière de développement économique et social », s’est exclamé Cyril Ramaphosa le 7 février.
Le président sud-africain a en effet profité de son deuxième discours sur l’état de la nation pour présenter son programme de réforme de l’entreprise publique d’électricité. « Pour assurer la crédibilité du plan de redressement et éviter une crise financière similaire dans quelques années, Eskom devra développer un nouveau modèle économique », a annoncé le président Ramaphosa.
Pour cela, le chef de l’Etat souhaite procéder « immédiatement » à une division de la société publique en trois entités : production, transport et distribution. Ces nouvelles structures seraient coiffées par un holding unique, Eskom Holdings.
Selon lui, « cela nous permettra d’isoler les coûts et d’attribuer la responsabilité à chaque entité appropriée. Cela permettra également à Eskom de lever très facilement des fonds auprès des bailleurs de fonds et sur le marché pour financer ses différentes opérations ».
30 milliards d’endettement
Les autres composantes de son programme de redressement de l’entité publique incluent une hausse des tarifs de l’électricité, ainsi qu’un soutien budgétaire.
« Le gouvernement appuiera le bilan d’Eskom, et le ministre des Finances fournira plus de détails à ce sujet dans le discours du budget. Nous le ferons sans alourdir les finances publiques par une dette ingérable », a-t-il précisé. La loi de finances doit être présentée le 20 février.
L’endettement de l’entreprise publique s’élève à 30 milliards de dollars. « Les dettes de l’entreprise […] ont atteint 8,5% du PIB en fin d’année dernière. Le coût du service de la dette a absorbé 28 % des dépenses d’Eskom à la fin de 2018 », soulignait dans une note le cabinet Capital Economics, le 31 janvier 2019.
En Afrique du Sud, « l’implosion d’une entreprise produisant 90 % de son électricité représente un risque systémique pour l’économie », poursuivent les analystes.
« Lorsque les entreprises d’État ne sont pas en mesure d’obtenir un financement suffisant auprès des banques, des marchés financiers, des institutions de financement du développement ou du gouvernement, nous devrons explorer d’autres mécanismes, tels que les partenariats stratégiques en actions ou la vente d’actifs non stratégiques », a également annoncé Ramaphosa.
« Étant donné l’opposition des principaux syndicats, nous pensons que toute avancée vers la libéralisation du secteur sera très progressive et ne conduira probablement qu’à une privatisation partielle après un processus pluriannuel », juge pour sa part Capital Economics.
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