Burkina : face à la crise sécuritaire, Roch Marc Christian Kaboré réorganise l’armée

Confronté à une multiplication sans précédent des attaques jihadistes, le Burkina Faso a procédé à une vaste réorganisation à la tête de son armée en nommant une série de nouveaux chefs.

Une unité de l’armée burkinabè lors de l’attaque de l’état-major, à Ouagadougou, le 2 mars 2018. (Photo d’illustration) © Ludivine Laniepce/AP/SIPA.

Publié le 9 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Le président Roch Marc Christian Kaboré a signé jeudi huit décrets, désignant un nouveau chef d’état-major de l’armée de terre et des nouveaux responsables à la tête des trois régions militaires du pays.

Le chef d’état-major général des armées avait déjà été remplacé il y a un mois, avec l’arrivée du général Moïse Minoungou. Le président a également remplacé en janvier les ministres de la Défense et de la Sécurité, contestés par l’opposition et la société civile.

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Chérif Sy a donc été nommé au ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants le 24 janvier. Jusque-là Haut représentant du chef de l’État, son nom avait été cité parmi les pressentis à la primature. Il a remplacé à ce poste Jean-Claude Bouda avec pour mission de juguler la crise sécuritaire à laquelle le pays fait face.

Instructeur commando et spécialiste des techniques d’intervention antiterroriste, le colonel Gilles Bationo, 60 ans, devient chef d’état-major de l’armée de terre. Il était jusque-là commandant de la première région militaire (nord).

Le colonel-major Oumarou Sawadogo a été nommé commandant du Groupement central des armées, organe chargé de la logistique.

Trois attaques en une semaine

Trois colonels ont été portés à la tête des trois régions militaires du pays (nord, ouest et centre) , tandis que trois autres ont été nommés chefs de division (opérations, formations et renseignements) auprès de l’état-major général des armées.

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Le Burkina Faso fait face depuis plusieurs mois à une explosion des violences attribuées à des groupes jihadistes, que les forces de l’ordre semblent impuissantes à enrayer, bien qu’elles assurent régulièrement procéder à des opérations contre ces groupes.

Trois attaques ont été perpétrées cette semaine, dont une mardi où cinq gendarmes ont trouvé la mort, le jour même où le président burkinabè recevait ses homologues du G5 Sahel pour un sommet consacré à la lutte antiterroriste.

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Jeudi, deux civils ont été tués dans une attaque contre une brigade de gendarmerie à Kongoussi, dans le nord. Lundi, 14 civils ont été tués à Kain, toujours dans le nord du Burkina, frontalier du Mali, dans l’une des plus graves attaques enregistrées à ce jour.

300 morts depuis 2015

Fin janvier, quatre soldats avaient été tués, au lendemain d’une autre attaque qui avait coûté la vie à 10 civils, toujours dans le nord. Et le 10 janvier, douze civils avaient été massacrés dans la même région.

Attribuées principalement aux groupes jihadistes Ansaroul Islam et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), les attaques ont fait plus de 300 morts depuis qu’elles ont débuté en 2015, quelques mois après la chute du régime de Blaise Compaoré.

La majorité des attaques ont eu lieu dans le nord du Burkina, mais elles se sont aussi étendues depuis l’an dernier à l’est et à l’ouest.

La capitale Ouagadougou a été frappée à trois reprises depuis 2016, avec un bilan total de près de 60 morts. La dernière attaque, en mars 2018, avait dévasté l’état-major général des armées, en plein centre-ville.

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