La Libye du roi Idriss
Publié le 25 août 2003 Lecture : 1 minute.
Le périple maghrébin que vient d’accomplir Mohieddine Fekini, Premier ministre de Libye, attire l’attention sur ce vaste pays qui vit replié sur lui-même. Fekini, qui n’a que 38 ans et qui est Premier ministre depuis un peu plus de cent jours, veut dépoussiérer les accords signés il y a quelques années avec Tunis et Rabat, et renouer avec la nouvelle Algérie. Mais il faut se garder de conclure que cette démarche signifie une réorientation de la diplomatie libyenne. Ce pays croit trouver la tranquillité dans un neutralisme absolu. Il vit, depuis quinze ans qu’il est indépendant, dans un isolement nonchalant.
L’irruption en 1959 du pétrole a accentué cette tendance, au lieu de l’atténuer, en favorisant la corruption et l’enrichissement d’une classe limitée. La Libye est aujourd’hui le pays, qui compte le plus de Mercedes par habitant. Le roi Idriss, unanimement respecté, dispose d’une autorité absolue, bien qu’il vive la plupart du temps à Tobrouk, loin de son gouvernement, et bien que certains membres de son entourage comptent parmi les personnages les plus critiqués du royaume. Il n’y a pas de partis politiques, mais la liberté d’expression et même de la presse existe bel et bien.
Dans le gouvernement de Fekini, dominent des jeunes qui souhaitent moderniser leur pays qui compte, en chiffres ronds, 1 million d’habitants (une densité inférieure à 1 habitant au km2). Ils ne pourront le faire que s’ils ouvrent progressivement les frontières à l’immigration. Les agriculteurs mettraient en valeur des dizaines de milliers d’hectares de terres très fertiles et pratiquement abandonnées. Les ouvriers qualifiés contribueraient à l’installation de multiples industries de transformation. Les entrepreneurs, enfin, pourraient faire de cette Libye libérale, étonnamment pourvue en trésors archéologiques, riche en côtes d’une merveilleuse beauté, située au coeur de la Méditerranée, un des pôles de l’Afrique.
