Libye : frappe aérienne « d’avertissement » des forces Haftar visant un avion

L’Armée nationale libyenne (ANL) auto-proclamée par l’homme fort de l’est libyen, Khalifa Haftar, a indiqué avoir procédé samedi à une frappe aérienne « d’avertissement » alors qu’un avion décollait près d’un champ pétrolier dans le sud libyen.

Un soldat de l’armée libyenne à Tripoli, en novembre 2013. © Manu Brabo/AP/SIPA

Un soldat de l’armée libyenne à Tripoli, en novembre 2013. © Manu Brabo/AP/SIPA

Publié le 10 février 2019 Lecture : 1 minute.

Le raid visait une piste d’atterrissage où un avion civil, d’une capacité de 90 sièges, s’apprêtait à décoller en direction de Tripoli. La piste sert habituellement au transport du personnel travaillant sur le champ pétrolier al-Feel, situé à 750 km au sud-ouest de Tripoli.

Selon des médias proches de l’ANL qui citent des sources militaires, il s’agissait d’une « frappe d’avertissement » qui n’a pas fait de dégâts. L’avion visé est un Bombardier CRJ 900 de la compagnie Libyan Airlines.

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L’ANL avait mis en garde cette semaine que « tout atterrissage ou décollage dans les aéroports de la région sud sont interdits sans son autorisation ».

« Grave violation » du droit international

À Tripoli, le Gouvernement d’union nationale (GNA) a qualifié cette frappe d’ »acte terroriste » et de « crime contre l’humanité », affirmant que l’avion visé transportait des blessés, sans préciser leur identité ni la raison de leurs blessures.

Cet exécutif a ajouté dans un communiqué qu’il allait informer le Conseil de sécurité de l’ONU de cette « grave violation » du droit international.

L’ANL mène depuis mi-janvier une opération militaire visant selon elle à « purger le Sud (de la Libye, ndlr) des groupes terroristes et criminels ». Elle a annoncé cette semaine s’être emparée d’al-Charara, l’un des plus importants champs pétroliers du pays, situé aussi dans la région du sud-ouest.

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Cette opération a ravivé les tensions politiques et ethniques dans une région marginalisée et marquée depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, par des combats tribaux et ethniques sanglants.

La Libye est aujourd’hui profondément divisée avec, d’un côté, le GNA basé dans la capitale Tripoli (nord-ouest), issu d’un processus onusien. Et, de l’autre, un cabinet parallèle appuyé par l’ANL du maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur le nord-est du pays et désormais sur une grande partie du sud.

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