Des Ivoiriens dans le vent
Publié le 25 août 2003 Lecture : 1 minute.
Magic System a fait souffler un véritable harmattan sur le paysage musical africain : plusieurs semaines au palmarès des ventes, deux disques d’or avec plus de 450 000 singles et 200 000 albums écoulés, et une extraordinaire longévité pour ce groupe sorti des quartiers chauds d’Abidjan pour diffuser son zouglou sur le continent. Après trois ans d’effervescence en terre africaine, le souffle Premier Gaou balaie l’Europe. Leur passage à l’Olympia, à Paris, le 1er décembre 2002, confirme la percée phénoménale du groupe. À force de fréquenter les plateaux de télévision et les émissions de radio, Asalfo, Goudé, Tino et Manadja ont rafraîchi l’image d’une scène africaine dont les premiers héros donnent d’évidents signes de lassitude. Magic System, c’est comme une fontaine de jouvence dans un univers de plus en plus standardisé.
Autre surprise venue du nord-ouest de la Côte d’Ivoire, Tiken, ce fils de malinké originaire d’Odienné a formé son premier groupe – Les Djelys – en 1990. La guerre de succession sur fond de luttes interethniques, qui oppose les prétendants au trône d’Houphouët-Boigny, lui inspire l’album Mangercratie. Il y dénonce le cynisme des hommes politiques. Message bien reçu par les jeunes, qui l’imposent comme le nouveau leader du reggae contestataire ivoirien. Tiken remplit des stades dans toute l’Afrique de l’Ouest. En 1999, son album Cours d’histoire est mixé à la Jamaïque, au studio Tuff Gong de Bob Marley. Voyage initiatique et pèlerinage qui nourrissent la créativité de l’artiste. Elle explosera dans Caméléon, sorti en 2000. Plusieurs titres de cet album sont réorchestrés en septembre 2001, au studio Tuff Gong pour Françafrique, son premier opus international. Tiken vit actuellement entre Bamako et Paris. En janvier 2003, il participe à la compilation Drop the Debt (« Annulons la dette ») et au concert de soutien à l’opération Un autre sommet pour l’Afrique, plate-forme des opposants au sommet France-Afrique. Trois jours plus tôt, le jury des Victoires françaises de la musique lui décernait le prix du Meilleur album Reggae/Ragga/ World de l’année pour ce même Françafrique.
