À chacun ses vacances

Publié le 25 août 2003 Lecture : 2 minutes.

Selon le quotidien The Los Angeles Times, les Américains ont le droit de prendre, en moyenne, seize jours de congés par an – mais ils n’en prennent que quatorze. Beaucoup moins que les Européens, pour qui un mois de repos est un droit inaliénable. Les Italiens jouissent de quarante-deux jours de congés payés par an, les Français de trente-sept, les Allemands de trente-cinq et les Britanniques, malgré l’influence américaine, de vingt-huit.
En août, pic de la saison estivale, la plupart des entreprises européennes ferment. Les Italiens, qui président actuellement l’Union européenne, ont établi le programme des réunions pour le second semestre de l’année. Rien n’a été programmé pour le mois d’août. Il n’y a tout simplement aucune chance de trouver qui que ce soit pour effectuer le moindre travail. Partir en vacances est désormais si crucial pour les Européens que certains ont honte d’avouer le contraire. Une enquête du journal italien Il Messagero révèle que plus d’un tiers des Italiens qui restent à la maison mentent en prétendant le contraire. Ils achètent des machines à bronzer pour sauvegarder les apparences…

Les vacances des uns sont un moyen de vivre pour d’autres. Le tourisme et les voyages sont devenus la première industrie du monde. Et c’est l’Europe qui en est la première bénéficiaire. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le Vieux Continent attire 58 % des touristes internationaux. Parmi les huit premières destinations mondiales, cinq sont européennes : la France arrive en tête, suivie par l’Espagne, les États-Unis et l’Italie. Ces chiffres doivent cependant être nuancés : 80 % des touristes qui visitent un pays de l’Union européenne viennent d’un autre pays de l’Union européenne. La France doit en partie son record au fait que les touristes belges ou néerlandais qui se dirigent vers les plages espagnoles traversent la France, qui les compte également comme ses touristes.

la suite après cette publicité

Mais cela n’enlève rien à l’importance du tourisme en Europe. Chaque signe annonçant une baisse de la fréquentation est reçu comme un choc. Le quotidien français Libération a consacré récemment ses trois premières pages à la chute du nombre de visiteurs américains en France. Les professionnels italiens du tourisme ont paniqué quand leur ministre de tutelle a insulté les Allemands, qui assurent le quart de leur chiffre d’affaires, en les accusant d’être des blonds stéréotypés et chauvins. Ledit ministre a dû démissionner. De leur côté, les Grecs ont été choqués par les images de cinq touristes britanniques pris en flagrant délit de partouze sur une plage en plein jour. Mais l’Europe ne peut pas vivre sans touristes. Et les excès n’y changeront rien. Les seules sanctions prises l’ont été par les autorités de Venise, qui n’en peuvent plus de voir les touristes se comporter de façon indigne. Une liste de dix sanctions a été établie avec des amendes payables cash. Il est désormais interdit aux femmes de se balader les seins à l’air et à tous de plonger dans les fontaines…

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires