« Alors Balandier vint »

Publié le 25 août 2003 Lecture : 2 minutes.

Pour beaucoup, le nom de Georges Balandier est associé à un livre au titre emblématique : Afrique ambiguë. Dans ce texte publié en 1957 (disponible dans la collection « Terre humaine » chez Plon), le sociologue né en 1920 dans l’est de la France relatait ses premières expériences d’africaniste au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Congo et au Gabon.
Mais cette figure de l’Université française a fait également paraître de nombreux autres ouvrages constituant une oeuvre capitale pour la connaissance des sociétés contemporaines, notamment au sud du Sahara. Dans une anthologie où une vingtaine de ses anciens élèves lui rendaient hommage (Afrique plurielle, Afrique actuelle, Karthala, 1986), l’un de ces derniers, Emmanuel Terray, écrivait : « Alors Balandier vint… Ou, plus exactement, nous le découvrîmes. Il nous parla d’abord de la situation coloniale et de ce qu’elle signifiait pour ceux qui la subissaient, démontrant du même coup que l’étude de cette situation avait pleinement sa place dans la recherche ethnologique. Il nous conduisit à Bakongo et à Poto-Poto, au coeur bouillonnant de la ville africaine : l’ethnologie, ce n’était pas seulement la rencontre au fond des forêts avec des populations vierges de tout contact avec les Blancs, cela pouvait se pratiquer aux abords des gares routières, dans les bars et les cinémas en plein air, à la lumière des réverbères. Mais surtout, il nous apprit que la distinction des sociétés froides et des sociétés chaudes est, dans une large mesure, une illusion d’optique : toutes les sociétés ont leurs poussées de fièvre et leurs époques de refroidissement. Elles connaissent toutes la crise, le désordre, le conflit, elles élaborent toutes les dispositifs et les stratégies qui leur permettent de vivre avec leurs contradictions. »
Dans son dernier livre, Balandier revient sur un itinéraire personnel et scientifique qui l’a conduit de l’étude des systèmes politiques traditionnels à une réflexion sur la « surmodernité » dans le monde occidental. Au fil de ce recueil de textes, on croise, de Mendès France à Sékou Touré en passant par Sartre et Senghor, quelques grands personnages qui ont marqué son parcours. Avec une mention spéciale à Michel Leiris, qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, fit découvrir l’Afrique à Balandier. nCivilisés, dit-on, de Georges Balandier, Presses universitaires de France, 406 pp., 18 euros. > Créée par un groupe de chercheurs réunis autour de Pierre Boilley, Jean-Pierre Chrétien, François-Xavier Fauvelle-Aymar et Bertrand Hirsch, la revue Afrique & Histoire verra le jour en octobre aux éditions Verdier. Au menu du premier numéro (304 pages, 20 euros), les partis politiques religieux en Ouganda, l’Algérie et le coup d’État de 1851, Saint-Louis l’Africain, etc.> Pour les auteurs en herbe, il est temps de penser au Prix du jeune écrivain francophone 2004. Ouvert aux personnes âgées de 15 à 27 ans, ce concours littéraire récompense des oeuvres inédites en prose (nouvelle, conte, récit, théâtre). Les textes (de 5 à 25 pages, en comptant 1 500 signes par page) doivent parvenir aux organisateurs avant le 17 janvier 2004. Renseignements : (33) 5 62 23 20 99 (tél./fax) ou pje@pjef.net

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