Présidentielle au Sénégal : le gouvernement va assurer la sécurité des candidats

La gendarmerie sénégalaise a arrêté 24 personnes, dont une vingtaine de partisans d’Issa Sall, et saisi des armes après les violences électorales qui ont jusqu’à présent fait au moins deux morts.

Des agents de sécurité pendant un meeting du candidat à la présidentielle sénégalaise Issa Sall le 3 février 2019. © AFP/Seyllou

Des agents de sécurité pendant un meeting du candidat à la présidentielle sénégalaise Issa Sall le 3 février 2019. © AFP/Seyllou

Publié le 12 février 2019 Lecture : 3 minutes.

Les heurts à Tambacounda, à 420 km à l’est de Dakar, entre partisans du président Macky Sall et d’Issa Sall, candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), proche de la mouvance religieuse, ont fait au moins deux morts.

Les victimes sont Ibrahima Diop, poignardé par un membre présumé du PUR, selon des sources officielles, ainsi qu’un des jeunes motards qui ont ensuite tenté d’empêcher le convoi d’Issa Sall de quitter la ville et a été renversé par un véhicule, ont rapporté les envoyés spéciaux des médias sénégalais.

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Un troisième sympathisant de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar (BBY, « Ensemble pour le même espoir », en wolof) aurait succombé à ses blessures, selon les médias, mais ce décès n’a pas été confirmé de source officielle.

Des armes saisies

« Vingt-quatre personnes ont été arrêtées par la gendarmerie », a déclaré mardi 12 février une source de sécurité, jointe à Tambacounda. Parmi les personnes arrêtées, une vingtaine sont des partisans d’Issa Sall, a indiqué Moustapha Sarr, un responsable du PUR.

Il s’agit notamment de membres du service d’ordre du candidat, a dit le procureur de Tambacounda, Demba Traoré, à la radio Futurs Médias (RFM, privée), en précisant que des armes, dont des couteaux et des gourdins, avaient été saisies par la gendarmerie sur des membres du PUR.

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« Suite aux événements tragiques à Tomba, j’ai suspendu ma campagne » pour rentrer à Dakar , a annoncé Issa Sall sur son compte Twitter

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Protection policière

Le directoire de campagne d’Issa Sall a dénoncé « des sabotages » de ses activité dans les jours précédant les violences, notamment le fait que son convoi ait été bloqué par les forces de l’ordre samedi à Kolda (sud) pour laisser passer celui de Macky Sall.

Après ces violences, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a annoncé que désormais « des éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale seraient mis au service de leur sécurité respective jusqu’à la fin des élections ». Les quatre concurrents du chef de l’État affirment que lui seul bénéficie pour sa campagne d’un dispositif policier et de gendarmerie complet.

Journalistes visés

Huit journalistes qui suivaient la campagne d’Issa Sall ont également été blessés par des militants présumés de BBY, selon des organisations représentant la presse. Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) et Reporters sans frontières (RSF) ont condamné mardi une « attaque ciblée » visant le « minibus transportant les journalistes chargés de suivre le convoi du candidat » du PUR.

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Elles réclament « que des bus sans effigies d’un quelconque candidat soient mis à la disposition des journalistes par les directoires de campagne, que ces véhicules soient marqués de l’inscription « Presse », et surtout qu’ils soient sécurisés par les forces de défense et de sécurité ».

Appels au calme

Macky Sall, qui veut gagner dès le premier tour le 24 février, a prévenu lundi que « la campagne électorale ne saurait être un prétexte pour que la violence s’installe dans le pays ». Il a appelé ses partisans à « ne pas céder à la provocation », invitant ses adversaires à faire de même.

Parmi eux, son prédécesseur Abdoulaye Wade, qui a appelé la semaine dernière à empêcher la tenue de la présidentielle, conviant notamment ses partisans à « brûler les cartes d’électeur et les bulletins de vote ».

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