Transformer l’essai

Soumis à un programme de remise à niveau par le FMI, l’État procède à des réformes progressives. Beaucoup reste à faire cependant.

Publié le 25 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Les progrès sont réels, mais ce n’est pas une raison pour se relâcher. C’est, en substance, la conclusion tirée par Dan Ghura, l’adjoint au chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Afrique, à l’issue de sa visite à Brazzaville, du 29 avril au 13 mai derniers. « Dans l’ensemble, la mise en oeuvre du programme, soutenu par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC), a été satisfaisante. Les objectifs quantitatifs, budgétaires, monétaires et financiers ont été observés par le gouvernement », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter tout de même : « Il reste des éléments déclencheurs qui permettront au Congo d’avoir accès à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). » Décryptage.
En décembre 2004, le FMI approuve un programme de remise à niveau du Congo pour relancer l’économie du pays, plombée par la guerre des années 1990. À la clé, une aide budgétaire de 42 milliards de F CFA étalée sur trois ans et une remise de dette, déjà effective, de 1 600 milliards de F CFA consentie par les créanciers du Club de Paris (la moitié de la somme a été annulée, l’autre moitié rééchelonnée). Deux carottes qui permettent de faire passer le traitement de choc prescrit par les institutions de Bretton Woods, car, à Brazzaville comme ailleurs, la communauté internationale demande des gages en échange de son aide.
Le FMI réclame d’abord une plus grande transparence dans l’utilisation des recettes pétrolières estimées, en 2005, à 624 milliards de F CFA pour un budget total de l’État de 910 milliards (70 %). Il exige, également, l’augmentation des dépenses sociales dans un pays où le budget public consacré à la santé et à l’éducation ne représentait que 4,6 % du PIB en 2001, selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Sur ces deux points, le FMI a accordé un satisfecit. Il faut dire qu’avec l’envolée des prix du brut, le Congo profite d’une conjoncture favorable : en 2005, son PIB s’établirait à 2 676 milliards de F CFA, dont 56 % pour le secteur pétrolier. La croissance annoncée serait, elle, de 7,5 %, contre 3,5 % l’année dernière.
Autant de bons chiffres salués par tous, qui ne doivent pourtant pas masquer une autre réalité, beaucoup moins réjouissante celle-là : l’espérance de vie des Congolais ne dépasse pas 52 ans et le Congo se classe toujours au 144e rang au palmarès mondial du développement humain publié chaque année par le Pnud. Une place qui fait figure d’anomalie pour ce pays pouvant compter sur des revenus pétroliers très importants.
Le dossier congolais sera donc étudié attentivement dans les prochaines semaines par le FMI et la Banque mondiale. L’enjeu est de taille, car si les progrès effectués sont jugés suffisants, le Congo pourra alors accéder à la fameuse initiative d’allégement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE). Pour un pays dont la dette totale est estimée à 8,5 milliards de dollars, soit 4 600 milliards de F CFA, ce serait beaucoup plus qu’un soulagement.

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