BHP Billiton continue à se détacher de l’Afrique
BHP Billiton va se séparer d’un tiers de ses actifs pour une valeur totale de 16 milliards de dollars. Une dernière manifestation du retrait du groupe anglo-australien du continent africain, entamé depuis bientôt deux ans.
Le 19 août 2014, Andrew Mackenzie, le directeur général du géant minier BHP Billiton – 67 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013 – a annoncé son intention de se séparer d’environ un tiers de ses actifs, valorisé à 16 milliards de dollars. Les filières de l’aluminium, du manganèse, du charbon thermique, du nickel et de l’argent rejoindront une nouvelle entité, baptisée Newco, qui volera de ses propres ailes.
Recentrage
BHP Billiton a choisi de concentrer ses efforts sur les secteurs jugés plus rentables par sa direction : le fer, le cuivre, le charbon métallurgique, le pétrole et la potasse. Une décision destinée à satisfaire les marchés de capitaux, alors que son retour sur investissement a chuté de 35 % en 2011 (une année de boom minier) à 13 % en 2013, dans une conjoncture morose pour le secteur.
Cette scission de BHP Billiton est la dernière manifestation d’un retrait de la compagnie anglo-australienne du continent africain, entamé depuis bientôt deux ans. La compagnie s’était notamment déjà retirée du projet intégré de raffinerie d’aluminium lié au barrage d’Inga en RDC en 2012, et avait annoncé sa volonté de revendre l’ensemble de ses activités en Guinée et au Liberia. Le groupe anglo-australien avait également abandonné en mars 2013 la filière manganèse du Gabon, où sa filiale Samancor explorait la zone de Mounana, à l’Est du pays.
Le 1er août, ArcelorMittal a d’ailleurs annoncé son rachat des 43,5 % de part de BHP Billiton dans le projet guinéen de fer du Mont Nimba.
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Mauvais choix
Rétive au risque politique, et surtout obnubilée par des profits à court-terme – en dépit des logiques industrielles de long-terme du secteur – la firme pourrait bientôt n’être plus qu’un souvenir à Johannesburg.
Pourtant, l’entreprise a des origines sud-africaines : Billiton, qui a fusionné avec BHP en 2001 pour former le groupe qu’on connait aujourd’hui, a été fondée et dirigée en Afrique du Sud.
Dans la filière aluminium, le complexe sud-africain de Hillside, dans le Kwazulu-Natal, et celui de Maputo, au Mozambique sont voués à rejoindre Newco. Tout comme, dans le manganèse, les sites de Hotazel, Mamatwan et The Wessels ; et dans le domaine du charbon, des sites de Khutala, Klipspruit, Middelburg et Wolvekrans, tous situés en Afrique du Sud.
Obnubilée par des profits à court-terme, la firme pourrait bientôt n’être plus qu’un souvenir à Johannesburg.
Présence sud-africaine
Pour faire passer la pilule auprès des autorités et de la population, BHP Billiton a affirmé qu’il garderait une présence en Afrique du Sud après la scission du groupe, avec un actionnariat local qui représentera 9 % de son capital.
Le groupe a annoncé la poursuite de ses projets sud-africains d’exploration dans le pétrole et le gaz, notamment en offshore.
La direction du géant minier a également indiqué que la nouvelle entité Newco, qui sera pilotée par Graham Kerr, l’ancien directeur financier de BHP Billiton, sera cotée à la bourse de Johannesburg ainsi qu’à celle de Sidney, ce qui n’était pas le cas du groupe historique.
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