Classement : où investir en Afrique en 2019 ?
Une fois de plus le rapport 2019 de la banque sud-africaine Rand Merchant Bank (RMB) intitulé « Où investir en Afrique » se révèle un outil précieux pour les investisseurs petits et grands, car il compile les meilleures statistiques sur le continent et dans tous les domaines (politique, financier, juridique, social, technique).
Ce document – dont le top 10 avait été dévoilé en septembre mais dont la version complète a été rendue publique début février, peut être lu à plusieurs niveaux.
À première vue, le classement général de 53 pays africains (la Somalie, éclatée, n’a pas été prise en compte) ne surprendra pas. Les pays les mieux classés sont les plus grands et les plus paisibles relativement : l’Égypte vient en tête suivie de l’Afrique du Sud qu’elle a détrônée depuis deux ans, puis viennent le Maroc, l’Éthiopie et le Kenya. En queue, les petits mal en point : Centrafrique, Burundi, Congo (Brazza), Guinée équatoriale et, bon dernier, le Sud-Soudan.
Gigantesques besoins de financements
La stabilité du classement est la règle d’une année sur l’autre. C’est pourquoi on notera ceux qui améliorent leur rang comme le Nigeria (+ 5 places), l’Angola (+ 7 places), le Zimbabwe (+ 11 places) et la Libye (+ 13 places) et ceux qui reculent tels le Lesotho, le Togo le Liberia, le Ghana (- 4 places pour chacun d’eux) ou le Mozambique (- 11 places).
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Mais au-delà de cet aperçu sommaire, le continent est passé au scanner. Ses besoins de financement pour accélérer son développement sont gigantesques, soit entre 130 et 170 milliards de dollars par an, quand il en reçoit seulement 45 milliards, selon la Banque africaine de développement.
>>> À LIRE : Énergie : en Afrique, les financements ne sont pas au rendez-vous
Ses points forts sont répertoriés : croissance soutenue, richesse en ressources naturelles, croissance démographique, pouvoir d’achat en hausse, urbanisation rapide. Ses points faibles aussi : hausse dangereuse de la dette, mauvaise gouvernance, manque d’infrastructures.
Évidemment, les secteurs les plus porteurs concernent d’abord le sous-sol (hydrocarbures, produits miniers), mais l’agriculture arrive juste derrière.
Boussole
Le rapport propose en outre divers classement, en fonction de critères sociaux, économiques ou d’infrastructures. En matière de climat des affaires, les trois premiers d’Afrique sont Maurice, le Rwanda et le Botswana. Les meilleures infrastructures se trouvent aux Seychelles, en Égypte et à Maurice. Les technologies de l’information et le numérique se sont épanouies d’abord à Maurice, aux Seychelles et en Afrique du Sud. L’indice de développement humain classe quant à lui en tête les Seychelles, Maurice et l’Algérie. En matière de santé, brillent particulièrement la Tunisie, la Libye et les Seychelles.
Enfin, les investisseurs qui hésiteraient entre deux pays consulteront avec profit leur fiche d’identité respective qui se trouve à la fin du rapport. En bas de chacune d’elles, se trouve « le facteur le plus problématique pour faire des affaires ». En Algérie, c’est la bureaucratie qui est épinglée ; au Cameroun, la corruption ; en RDC, l’accès aux financements ; à Madagascar, l’instabilité due aux coups d’État.
Le rapport de la RMB n’est assurément pas un vademecum, mais plutôt une boussole pour s’y retrouver dans la complexité et la diversité du continent africain afin d’y miser son argent à bon escient.
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