Le casse-tête salafiste

Publié le 25 juillet 2005 Lecture : 1 minute.

À l’heure où ces lignes sont écrites, le sort des deux diplomates algériens enlevés à Bagdad le 21 juillet reste inconnu. Dès que la nouvelle du rapt a été confirmée, une cellule de crise a été mise en place, à Alger, par Mohamed Bedjaoui, le chef de la diplomatie. Chargée de coordonner le travail d’information et, éventuellement, les négociations, cette structure composée de diplomates et d’officiers du renseignement s’est très vite heurtée à un sérieux problème : le manque de contact sur place. Depuis longtemps, l’Irak n’intéresse plus guère les services algériens, qui n’ont par ailleurs jamais entretenu de bons rapports avec les moukhabarate de Saddam Hussein. Or ces derniers dirigent aujourd’hui de nombreux groupes insurgés…
Saddam n’a jamais vraiment pardonné à l’Algérie son soutien à Téhéran pendant la guerre Irak-Iran, dans les années 1980. Et les Algériens étaient convaincus que les moukhabarate étaient directement responsables de la mort, en mai 1982, de Mohamed Sedik Benyahia, leur ministre des Affaires étrangères, dont l’avion avait été abattu par un missile dans l’espace aérien irakien.
Reste à découvrir l’identité des ravisseurs. Jusqu’à preuve du contraire, l’opération porte la griffe du groupe d’Abou Moussab al-Zarqaoui. Autrement dit de la mouvance salafiste, contre laquelle le gouvernement algérien est en guerre depuis une quinzaine d’années, ce qui lui vaut la haine tenace d’Oussama Ben Laden et de ses ouailles. Rien ne devant être négligé pour sauver les diplomates, Alger n’exclut pas de prendre langue avec d’anciens émirs des Groupes islamistes armés (GIA) ou du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) installés depuis des années à Damas, où ils disposent de solides relais avec les insurgés irakiens et le groupe Zarqaoui.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires