Maroc : cinq Européens poursuivis pour terrorisme

Après les deux Suisses arrêtés entre décembre et janvier pour leur implication présumée dans le double meurtre d’Imlil, trois Français ont été interpellés cette semaine pour un supposé soutien financier à des entreprises terroristes. Cas isolés ou nouvelle tendance ?

Les locaux du Bureau central d’investigation judiciaire, près de Rabat, en 2016. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Les locaux du Bureau central d’investigation judiciaire, près de Rabat, en 2016. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 14 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Trois ressortissants français ont été arrêtés pour terrorisme lundi à Salé, deux Suisses écroués dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat mi-décembre de deux touristes scandinaves dans la région de Marrakech… le terrorisme, fléau transcendant les frontières et les nationalités, est évidemment loin d’être un phénomène nouveau. Il n’empêche que la multiplication, ces dernières semaines, des arrestations d’Européens pour des affaires terroristes peut vite être interprétée comme une nouvelle menace venue du Vieux Continent.

>>> À LIRE – Maroc : la « filière suisse » derrière l’acte terroriste d’Imlil

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« C’est un raccourci qu’il ne faut pas prendre, nuance d’emblée un spécialiste du domaine sécuritaire dans un think-thank marocain. Il s’agit encore de quelques cas isolés qui ne constituent pas une tendance. De toute manière, la lutte contre le terrorisme se mène sur tous les fronts. »

Les précédents de 2003 et de Thomas Gallay

Quoi qu’il en soit, cinq arrestations de ressortissants européens en moins de six semaines constituent un record inégalé au Maroc. Pourtant, dès le premier attentat qui a frappé le royaume, le 16 mai 2003 à Casablanca, les tentacules européennes de la cellule terroriste impliquée avaient été avérées. En plus de Robert Richard Antoine Pierre, le Français arrêté et condamné à perpétuité au Maroc, cinq extrémistes binationaux avaient été écroués en France et condamnés de six à huit ans de prison.

En 2016, la justice marocaine avait également condamné Thomas Gallay à quatre ans de prison. Cet ingénieur français, qui a bénéficié en octobre dernier d’un transfèrement lui permettant de purger le reste de la peine en France, suite à une demande personnelle du président Emmanuel Macron, avait été jugé pour « soutien à des personnes ayant voulu perpétrer des actes terroristes ».

Les enquêtes menées ont révélé que les suspects ont réussi à tisser des liens étroits avec des combattants de Daech en Irak et en Syrie

Un présumé soutien financier du terrorisme, c’est également ce que reproche aujourd’hui la justice aux trois Français interpellés le 11 février. « Les enquêtes menées ont révélé que les suspects ont réussi à tisser des liens étroits avec des combattants de Daech en Irak et en Syrie, en plus de leur implication présumée dans la collecte de fonds au profit de milieux extrémistes en vue de financer des opérations terroristes », indique le communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

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Les deux Genevois arrêtés entre décembre et janvier derniers, quant à eux, sont poursuivis pour appartenance à une supposée cellule terroriste – impliquant au moins les 22 personnes jusque-là appréhendées – qui a malheureusement réussi à passer à l’acte : l’abominable double meurtre des randonneuses scandinaves sur les hauteurs d’Imlil, avec une vidéo barbare de décapitation qui a retourné la webosphère.

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