Madagascar : un ex-conseiller de Rajaonarimampianina arrêté dans une affaire de corruption

La police malgache a arrêté Mbola Rajaonah, qui fut conseiller des deux prédécesseurs du président Andry Rajoelina, alors qu’il était dans le viseur du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) dans le cadre d’une affaire de corruption présumée. Son avocat dénonce un « abus de pouvoir ».

Des partisans d’Andry Rajoelina à Antananarivo, le 17 décembre 2018 (illustration). © Themba Hadebe/AP/SIPA

Des partisans d’Andry Rajoelina à Antananarivo, le 17 décembre 2018 (illustration). © Themba Hadebe/AP/SIPA

Publié le 14 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Mbola Rajaonah a été interpellé mercredi dans le parking de son domicile par « des personnes cagoulées » qui l’ont conduit dans les locaux de la police judiciaire, a rapporté devant la presse Éric Rafidiso, son avocat. Aujourd’hui chef d’entreprise, l’ancien collaborateur des présidents Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur des faits de corruption, selon Me Rafidiso.

« Abus de pouvoir »

L’avocat a déploré n’avoir obtenu aucun détail des policiers sur cette affaire. « J’ai demandé une lettre autorisant l’arrestation et la perquisition, mais on nous a juste dit que c’était un ordre venu « d’en haut-lieu » mais qu’on ne savait pas de qui », a-t-il affirmé, dénonçant un « abus de pouvoir ».

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« En ce moment, Mbola Rajaonah est en garde à vue sans aucune lettre autorisant l’enquête, la perquisition, l’arrestation ou la convocation de mon client », a regretté Eric Rafidiso, « c’est une atteinte aux droits de la défense ».

Dans le viseur du Bianco

Mbola Rajaonah était l’objet d’une enquête menée par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), qui a été saisie du dossier en juillet 2017. Le domicile et les bureaux de l’homme d’affaires avaient été perquisitionnés en novembre dernier.

En décembre, l’avocat de Rajaonah dénonçait déjà un « harcèlement » dont serait victime son client. Des accusations qu’avaient réfuté le directeur général du Bianco, Jean Louis Andriamifidy, qui avait défendu dans la presse « l’impartialité et le respect de la loi par le Bianco » et évoqué « des charges » pesant contre l’homme d’affaires, sans préciser lesquelles.

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Cette arrestation intervient après celle, le 2 février, d’un autre ex-conseiller de Héry Rajaonarimampianina, Hugues Ratsiferana. Artisan d’un accord de pêche controversé avec la Chine l’an dernier, il est poursuivi pour « vol ».

Interrogé par Jeune Afrique, début février, sur la corruption endémique qui frappe le pays, Andry Rajoelina avait affirmé que « tous ceux qui, corrupteurs ou corrompus, citoyens lambda ou hommes d’affaires, proches du pouvoir ou opposants, franchiront la ligne rouge seront impitoyablement sanctionnés. »

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Déjà chef de l’État de 2009 à 2014, Andry Rajoelina a été élu en décembre dernier à la tête du pays en devançant au second tour Marc Ravalomanana. Hery Rajaonarimampianina avait été écarté dès le premier tour de scrutin.

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