Faillite de Saf Cacao : le gendarme ivoirien de la filière dénonce la gestion de ses prédécesseurs
Pour la première fois depuis la liquidation de Saf Cacao, Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café-cacao (CCC), a donné le 14 février la version du gendarme ivoirien de la filière, imputant la faillite de la société à ses prédécesseurs.
Après la liquidation de Saf Cacao, le géant ivoirien du négoce du café-cacao, qui a duré moins d’un an, Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café-cacao (CCC), a donné pour la première fois la version du gendarme ivoirien de la filière, au cours d’un entretien diffusé le 14 février dans l’émission 52 minutes pour comprendre, sur les antennes de la télévision publique RTI 1.
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Une dette de plusieurs milliards de F CFA
Selon le patron du cacao ivoirien, la faillite de Saf Cacao est imputable à ses prédécesseurs qui ont laissé la société continuer à exercer dans la filière alors que lors de la campagne 2015-2016, l’entreprise totalisait déjà 94 000 tonnes de contrats en défaut et non exécutés. Une situation qui aurait dû entraîner des sanctions contre Saf Cacao, en vertu du document d’opérationnalité de la filière qui prévoit dix ans d’interdiction d’activités liées au cacao dans le pays.
Mais pour la campagne 2017-2018, Saf Cacao avait obtenu un agrément et avait réussi à débloquer des contrats de 150 000 tonnes. Yves Brahima Koné a révélé que la dette de Saf Cacao auprès du CCC était estimée à 82 milliards de francs CFA (125 millions d’euros) et 25 milliards de F CFA (38 millions d’euros) pour le Trésor ivoirien.
Les banques ne comprennent pas le système de commercialisation qu’elles financent
« Il fallait éviter la casse »
« Les banques ne comprennent pas le système de commercialisation qu’elles financent. Nous avons arrêté les contrats de Saf Cacao. J’ai dû porter plainte pour récupérer mon argent. Il fallait éviter la casse », a déclaré le patron du Conseil café-cacao, qui n’est pas revenu sur les négociations menées dès le départ avec le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, les banques, les dirigeants de Saf Cacao et le CCC. L’aboutissement de la liquidation a été conclu par une reprise des activités commerciales de Saf Cacao par la Société agricole de café cacao (SACC), qui s’est engagée le 28 janvier à payer les banques sur dix ans.
« Nous avons récupéré l’usine Choco Ivoire qui continuera à travailler. L’usine va démarrer d’ici le premier juillet », a estimé Yves Brahima Koné.
La reprise de l’unité industrielle s’est faite sous forme de compensation à hauteur de 42 milliards de F CFA (64 millions d’euros) ; le CCC ayant fait une décote de sa créance.
Le prix plancher avec le Ghana bientôt révélé
Le patron du cacao ivoirien est également revenu sur l’accord conclu avec le Ghana pour la mise en œuvre d’un prix plancher entre les deux pays, afin d’influencer les cours internationaux.
« Nous sommes arrivés à définir un prix plancher, que nous communiquerons aux deux chefs d’État. Ensuite nous irons rencontrer les pays consommateurs pour leur expliquer que cette démarche n’est pas contre eux », a précisé Yves Brahima Koné.
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