Condi et les bodyguards

Publié le 25 juillet 2005 Lecture : 1 minute.

Visite express, mais aussi visite tendue, pour ne pas dire exécrable, de Condoleezza Rice, le 21 juillet, au Soudan. Sur le fond, la secrétaire d’État américaine a confié, à l’issue des quelques heures passées entre Khartoum et les camps du Darfour, n’avoir qu’une confiance très limitée dans les promesses de paix des autorités soudanaises. Sur la forme, ce fut pire encore. Nerveux, agressifs, expéditifs, les agents de sécurité soudanais et les gardes du corps du président Béchir ont multiplié les maladresses. Le directeur de la communication de Rice, James Wilkinson, a été plaqué contre un mur et fouillé comme un malfrat. Son interprète personnel anglais-arabe s’est retrouvé interdit d’audience pendant près d’une heure, et les journalistes qui l’accompagnaient ont fait l’objet d’intimidations, voire de menaces. La reporter de NBC News a ainsi été expulsée manu militari du bureau présidentiel, en présence d’une Rice bouche bée, après avoir posé à Omar el-Béchir une question il est vrai très engagée : « Pourquoi les Américains vous croiraient-ils alors que vous continuez à armer les milices ? »
Folle de rage, Condi a exigé des excuses, qu’elle a finalement obtenues une heure plus tard, via un appel téléphonique du ministre des Affaires étrangères. Si ces accrochages ont évidemment contribué à assombrir un peu plus le climat d’une visite déjà mal entamée, il faut reconnaître que les bodyguards soudanais n’ont pas le monopole de la brutalité. Leurs collègues libyens ou éthiopiens, par exemple, s’illustrent à chaque sommet panafricain par leur mélange détonnant d’amateurisme suspicieux et de violence débridée. Problème de training ? Question de culture ? Sans doute, mais pas seulement. Qui s’est heurté un jour à la masse brute d’un agent du Secret service américain en ressort traumatisé pour longtemps…

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires