3 questions à Hassan Amrani

Publié le 25 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Les chantiers de la corniche et du Bouregreg ne relèvent, avant tout, d’une volonté royale. N’est-ce pas une manière, pour Mohammed VI de laisser une trace de son règne dans la pierre ?
Hassan Amrani : Au Maroc, tous les grands projets ont été impulsés par les rois, qui ont bâti au cours des siècles le patrimoine du pays : ses kasbahs, ses mosquées, ses installations hydrauliques, etc. Le cas présent se distingue par la volonté de Mohammed VI de promouvoir des projets qui aient un fort impact sur la croissance et le développement du pays. Il s’agit de chantiers qui ont pour vocation de structurer l’espace autant que l’économie marocaine, en renforçant les infrastructures, l’attractivité et les secteurs productifs du royaume.
En se dotant de marinas, d’hôtels et d’équipements de loisirs, la capitale mise clairement sur le développement du tourisme. A-t-elle les atouts suffisants pour cela ?
La stratégie est pertinente, car elle consiste à mettre en valeur le patrimoine historique de la ville. Contrairement à bien d’autres cités dans le monde qui considèrent leurs monuments comme une contrainte et n’hésitent pas à les sacrifier lorsqu’elles doivent s’étendre, nous considérons que les nôtres, s’ils sont valorisés, peuvent créer de la richesse. Il est évident que la kasbah des Oudayas comme le minaret Hassan et la nécropole de Chellah restent les éléments incontournables du développement touristique local. Toutefois, la construction de nouvelles infrastructures de loisirs doit permettre à la ville de renouveler son activité économique, jusqu’à présent cantonnée dans sa seule fonction administrative.
Les projets d’aménagement de Rabat, ajoutés aux grands travaux de mise en valeur au nord et au sud du pays, ne risquent-ils pas de surendetter le royaume ?
Je ne le pense pas, car l’endettement, dans ce genre de projet destiné à l’équipement du pays, exerce, quand il a lieu, un effet de levier. Outre le fait que les pouvoirs publics ont recours à des emprunts assortis de conditions avantageuses, l’endettement est largement compensé par la rentabilité de l’investissement, grâce aux emplois et aux revenus fiscaux créés. Enfin, l’État concède une bonne partie de la gestion de ces grands programmes d’aménagement au secteur privé, si bien qu’une partie de la dette est contractée par les investisseurs.

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