Que font les dirigeants irakiens ?

Publié le 25 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Après l’attentat contre la mosquée chiite de Samarra, en févier 2006, les sunnites ont essayé, avec l’appui des nationalistes et des néobaasistes, de mettre fin aux violences aveugles de leurs extrémistes téléguidés par al-Qaïda. La réponse des jihadistes a été brillante : ils ont dressé les chiites contre les sunnites, et vice versa, et renvoyé les uns et les autres dans leurs ghettos.

Après les batailles rangées contre leurs coreligionnaires dans l’Irak central et les distributions d’armes par les forces d’occupation américaines à quelques insurgés sunnites pour les aider à se battre contre al-Qaïda, il était évident qu’ils allaient se livrer à de nouvelles provocations. L’étonnant est qu’ils aient réussi à mener une opération contre la même mosquée : on aurait pu la croire particulièrement surveillée et protégée. S’il fallait une nouvelle preuve que rien de ce qu’on fait en Irak et rien de ce que tentent les Américains ne donne de bons résultats, en voilà une. Le surge – le « sursaut » – ne sert à rien. L’accalmie dans le nettoyage ethnique est terminée et, de toute façon, elle n’était pas due à l’arrivée de nouvelles troupes qui ne sont pas encore là. Moqtada Sadr, le radical chiite que visait la stratégie américaine, a donné l’ordre à sa milice de faire une pause et a mis à l’abri ses principaux lieutenants en Iran. Et il n’est pas malheureux de voir les troupes américaines et irakiennes s’en prendre à des renégats qu’il ne contrôlait plus.

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La distribution d’armes aux insurgés sunnites est une tactique qui ne peut que faire long feu. Les États-Unis semblent n’avoir rien appris d’une longue histoire de tentatives d’utilisation des forces locales qui ont tourné en eau de boudin, du Vietnam à l’Afghanistan. La quête inconsidérée d’alliés ne changera rien au consternant catalogue d’erreurs déjà accumulées par l’administration Bush.
Pour leur part, les dirigeants politiques irakiens, au premier rang desquels le gouvernement sans gouvernail à majorité chiite du Premier ministre Nouri al-Maliki, poursuit sa politique communautariste. Il fait comme s’il croyait que les forces américaines empêcheront le chaos total et que lui et les siens pourront donc continuer à se servir indéfiniment, comme le font les chefs des milices. Puisque la présence américaine encourage les dirigeants irakiens à se refuser à tout compromis, il faudrait peut-être se demander si la certitude d’un départ des troupes américaines les ferait réfléchir.

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