La méthode Zoellick
Publié le 25 juin 2007 Lecture : 1 minute.
Il est membre du clan Bush, partisan de la guerre en Irak et chantre du libre-échange : Robert Zoellick avait sans doute conscience de ses handicaps avant de succéder, le 30 juin, à Paul Wolfowitz à la tête de la Banque mondiale. Alors, pour légitimer sa candidature, cet infatigable voyageur a entrepris une tournée internationale en forme de marathon qui l’a successivement conduit au Ghana, en Éthiopie, en Afrique du Sud, au Royaume-Uni, en France, à Bruxelles, en Allemagne, en Norvège, au Mexique et au Brésil. Ouf ! Sa passion pour cette discipline sportive n’y est pour rien, mais, toujours très pragmatique, l’ancien représentant américain au Commerce (2001-2005) – il fut notamment l’inspirateur des négociations du cycle de Doha au sein de l’Organisation mondiale du commerce – savait qu’il était dans l’obligation d’adoucir son image.
Avant son périple en Afrique, il s’est déclaré favorable à « de larges consultations sur les questions relatives au développement, à la croissance durable et à la lutte contre la pauvreté ». À Accra, il s’est présenté comme un farouche partisan de l’aide destinée à financer les infrastructures, alors que, depuis plusieurs années, l’institution a eu tendance à privilégier les programmes sociaux. À Paris, il a plaidé pour un renforcement de la coopération entre la Banque mondiale et la France. Depuis plusieurs mois, cette dernière reprochait à Wolfowitz son absence de stratégie claire. À la Chine, souvent accusée de vouloir s’imposer comme un nouveau bailleur de fonds au mépris des règles de Bretton Woods, il a indiqué qu’elle a « un rôle à jouer » dans l’aide au développement. Bref, l’institution venant de « traverser une période traumatisante », il est indispensable de « calmer les choses » et « d’établir un consensus sur la direction dans laquelle la Banque doit aller ».
On ne connaît pas encore avec précision le programme de Robert Zoellick. Mais sa méthode marque indiscutablement un progrès par rapport à celle de son prédécesseur.
