Afrique du Sud : l’État promet 5 milliards de dollars pour tenter de sortir Eskom de la crise
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa vient d’annoncer l’injection de 5 milliards de dollars dans les caisses d’Eskom, l’entreprise nationale de production-distribution d’électricité, endettée de 27 milliards de dollars.
Vers une fin des récentes coupures d’électricité répétées en Afrique du Sud ? Le président Sud-Africain, Cyril Ramaphosa, vient en tout cas d’annoncer une mesure chiffrée pour aider Eskom à se désendetter.
L’entreprise publique sud-africaine qui produit et distribue plus de 90% de l’électricité du pays, croule sous une dette de 27 milliards de dollars (8,5% du PIB national), qui expliquerait les récentes instabilités du réseau électrique national.
Une crise qui menace l’économie du pays
Selon la nouvelle lois de finance présentée ce 20 février, Cyril Ramaphosa a annoncé que 5 milliards de dollars seraient injectés dans les caisses d’Eskom, au cours des trois ans à venir. Un soutien qui s’accompagne d’une réforme en profondeur d’Eskom, dont les difficultés menacent directement l’avenir de la première économie africaine.
Cette décision d’aide s’ajoute au projet de scinder l’entreprise en trois entités (production, transport et distribution) afin « d’isoler les coûts et d’attribuer la responsabilité à chaque entité appropriée », a expliqué Cyril Ramaphosa le 7 février dernier. « Cela permettra également à Eskom de lever très facilement des fonds auprès des bailleurs de fonds et sur le marché pour financer ses différentes opérations ».
Verser de l’argent directement à Eskom dans sa forme actuelle, serait comme verser de l’eau sur une passoire
En revanche, ces deux pas vers une réforme profonde de l’entreprise n’éclaircissent pas son avenir. Face au Parlement, le ministre des Finances, Tito Mboweni, a rejeté la demande d’Eskom visant à ce que l’État rembourse 6,3 milliards de dollars de sa dette. « Verser de l’argent directement à Eskom dans sa forme actuelle, serait comme verser de l’eau sur une passoire » a déclaré le ministre des Finances.
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L’autre chapitre hautement sensible de la réforme du groupe, qui concerne des suppressions d’emplois, n’interviendra pas avant les prochaines élections générales prévues le 8 mai prochain. Ce chapitre soulève de vives oppositions à l’aile gauche de l’ANC, le parti de Ramaphosa, ainsi qu’au sein de puissants syndicats professionnels.
Pour faire passer cette réforme douloureuse, l’ANC devra donc s’acquitter d’une franche victoire aux élections générales, afin de ne pas être entravée par ses propres députés restés loyaux à Jacob Zuma, l’ex-président sud-africain, tenu pour responsable de la crise d’Eskom.
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