Libye : pourquoi l’Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi soutient le maréchal Haftar
Surnommé « le Sissi libyen » par ses opposants, le maréchal Khalifa Haftar est épaulé par le président égyptien depuis des années. Si les deux partagent la même conception du pouvoir militaire et leur opposition aux Frères musulmans, Abdel Fattah al-Sissi prône la stabilisation du pays voisin en vue d’une coopération plus étroite.
Pendant que les combats entre l’Armée nationale libyenne (ANL) et les forces de Tripoli font rage depuis dix jours, le maréchal Khalifa Haftar s’est rendu au Caire dimanche 14 avril pour rencontrer le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Lu à la télévision officielle égyptienne, un communiqué laconique a fait savoir que les deux hommes « ont discuté des derniers développements en Libye ».
« Le président a confirmé le soutien de l’Égypte aux efforts de lutte contre le terrorisme et contre les milices extrémistes pour assurer la sécurité et la stabilité aux citoyens libyens », a déclaré dimanche le bureau du président Sissi. Le soutien à l’homme fort de l’est libyen ne date pourtant pas d’hier.
استقبال الرئيس #السيسي للمشير #خليفة_حفتر في قصر الإتحادية pic.twitter.com/uZGLLKCiRx
— المصري اليوم (@AlMasryAlYoum) April 14, 2019
Haftar, le « Sissi libyen »
Des soldats égyptiens se battent sur le front dans la vieille ville de Derna, dans l’est du pays. On ignore s’il s’agit de membres de l’armée officielle ou de mercenaires, mais leur uniforme et leur dialecte ne laissent planer aucun doute sur leur origine. C’est en tout cas ce que montre une vidéo postée mardi 19 février sur les réseaux sociaux et reprise par les sites d’information libyens. Ces images (que nous avons décidé de ne pas diffuser, en raison de leur violence) font polémique.
>>> À LIRE – Libye : le maréchal Haftar avance dans le sud-ouest et inquiète Tripoli
Ce n’est pourtant pas la première fois que les Égyptiens s’impliquent directement dans le conflit aux côtés de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal de l’Est, Khalifa Haftar, surnommé « le Sissi libyen » par ses opposants. « L’Égypte soutient le maréchal parce qu’elle soutient celui qui remet de l’ordre, qui a une armée. Un pays sans armée ne peut survivre », expliquait ainsi à Jeune Afrique Mustapha El Gendy, député égyptien au Parlement panafricain.
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