Deutsche Bank préfère Alger

Publié le 25 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Décidément, l’Algérie présente de plus en plus d’attraits pour les banques internationales. Dernier groupe en date à annoncer son installation dans le pays, l’allemand Deutsche Bank Group a tenu à souligner, par la voix de son vice-président Caio Koch-Weser, « les transformations contrôlées et le dynamisme de l’économie algérienne au cours des dernières années, en particulier la vaste réforme du secteur financier qui a été menée avec succès ». Un engagement de long terme, selon la banque, qui passe par deux opérations : une prise de participation à hauteur de 51 % du capital dans la société de conseil financier algérienne Strategica et la création de Deutsche Securities Algeria. Les deux établissements devant à terme converger vers une entité unique, véritable banque d’affaires. Deutsche Bank rejoint ainsi la longue liste des banquiers étrangers qui ont pris pied en Algérie cette année. Fin mai, le français Calyon a obtenu son agrément bancaire. C’est également le cas de HSBC, deuxième groupe bancaire mondial.

Mais le groupe allemand n’a pas d’ambitions dans la banque de détail algérienne : il entend axer sa stratégie sur le conseil financier, la structuration d’opérations, l’activité boursière. « Nous allons couvrir trois marchés : d’abord les investisseurs européens, qui sont de plus en plus nombreux à s’engager sur la rive sud de la Méditerranée, ensuite nos clients dans le Golfe, où nous avons 200 professionnels, et, enfin, le marché strictement algérien, où se développent de puissantes entreprises publiques et privées », explique Stéphane Boujnah, managing director à Deutsche Bank et président non exécutif de Deutsche Securities Algeria. Alger aurait donc vocation à devenir le centre des affaires du groupe au Maghreb. Un choix étonnant lorsque l’on sait le retard qu’elle accuse sur ses voisines, notamment Casablanca, qui travaille depuis quelques années à devenir le hub régional financier… « Nous n’avons pas une lecture statique de l’économie algérienne, souligne Stéphane Boujnah. Nous y voyons d’abord un immense potentiel de développement et de diversification. Par ailleurs, le Maroc compte déjà d’excellentes banques d’affaires locales, et la Tunisie, si elle est particulièrement dynamique, reste un marché de taille encore limitée. »

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Lachemi Siagh, qui a fondé Strategica en 2002, connaît le chemin parcouru depuis par son pays : « Les finances publiques ont été assainies, la dette extérieure remboursée, la croissance économique dépasse les 5 %, le taux de chômage a été réduit de plus de moitié, de nouveaux investisseurs sont arrivés dans la téléphonie mobile, la sidérurgie, le gaz ou la distribution. La demande de levées de fonds est allée et va aller croissant. » Parallèlement à la réussite de son projet en Algérie, Deutsche Bank travaillera également à se développer dans le reste du Maghreb. Actif en Tunisie, le groupe a d’ailleurs lancé récemment un fonds d’investissement dans l’immobilier marocain baptisé Ardim et doté de 90 millions d’euros.

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