Conclave à Kigali

Publié le 25 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Comment faire profiter l’humanité tout entière des expériences menées ici et là dans la lutte contre le sida ? Et améliorer l’efficacité et la coordination des actions à entreprendre ? Ces questions, et bien d’autres, ont été au centre des travaux de la conférence internationale sur le VIH-sida organisée à Kigali (16-19 juin).
Outre quelque 1 500 délégués venus des cinq continents, tous les grands noms de la lutte contre la pandémie étaient : de l’Américain Mark Dybul au Français Michel Kazatchkine, en passant par Michel Sidibé, le directeur exécutif adjoint de l’Onusida, et Françoise Welter, la responsable du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH.
Pour le ministre d’État rwandais Innocent Nyaruhirira, « la solidarité internationale commence à s’exprimer », il faut à présent « concrétiser les promesses et rendre plus efficaces les moyens mis en uvre ». Les moyens ? « Il y a huit ans, souligne Michel Sidibé, nous disposions d’à peine 300 millions de dollars, contre 9 milliards aujourd’hui. Mais les besoins, eux aussi, augmentent rapidement. Il manquera cette année 8 milliards de dollars d’investissements. »
Le débat a permis de découvrir qu’en Afrique le nombre de personnes bénéficiant d’un traitement dépasse aujourd’hui le million. L’effort est encore très insuffisant : 4 millions de malades nécessitent des soins urgents. La grande majorité d’entre eux suivent un traitement dit « de première ligne », alors qu’ils auraient besoin de traitements de deuxième et troisième lignes, qui sont des molécules plus chères. Autre sujet en débat, la circoncision, présentée comme une protection contre l’infection. « Ce n’est pas une utopie, estime Sidibé. Des recherches menées au Kenya et en Afrique du Sud montrent que la circoncision diminue de plus de 50 % les risques d’infection. Mais il ne faut surtout pas accréditer l’idée que la circoncision protège à 100 % et que c’est la panacée. Elle n’est qu’un élément de la prévention. »
Enfin, la conférence a permis de mettre l’accent sur le fait que, si les pays africains veulent gagner la guerre contre le sida, ils ne doivent pas concevoir leurs politiques de santé publique en fonction des seuls financements extérieurs, mais compter avant tout sur leurs propres forces.

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