Côte d’Ivoire : réhabilitation du canal de Vridi, hausse du trafic maritime attendue

Le Premier ministre ivoirien a inauguré jeudi à Abidjan la nouvelle passe d’entrée du canal de Vridi, où transite 90% des échanges extérieurs de la Côte d’Ivoire, réhabilitée par les Chinois soixante-huit ans après sa construction par les Français.

Le port d’Abidjan en mars 2016. © Jacques Torregano pour JA

Le port d’Abidjan en mars 2016. © Jacques Torregano pour JA

Publié le 21 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Cette nouvelle infrastructure vise à relancer le trafic de transbordement, en baisse, en accueillant de grands navires. « Le redimensionnement du canal de Vridi [qui mène de la mer au port d’Abidjan, ndlr] constitue pour le gouvernement un précieux instrument de développement, à forte valeur ajoutée », a affirmé le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

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Inauguré le 5 février 1951 par l’ex-président français, François Mitterrand, alors ministre en charge des territoires d’Outre-mer, les récents travaux de modernisation du canal ont été assurés par la société chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC) pour un coût de 255 millions de dollars. « La mise en service du canal de Vridi, élargi et approfondi, permettra de consolider la position de hub portuaire sur la côte africaine (…) et renforcer le rôle de locomotive de la Côte d’Ivoire dans le développement économique de la sous-région », a expliqué Weibin Tang, l’ambassadeur de Chine à Abidjan.

Des milliers de conteneurs en plus

Débutés en 2015, les travaux ont permis d’élargir le canal de 200 à 350 mètres et de l’approfondir de 14 à 22 mètres, permettant ainsi le passage des navires sans limitation de longueur, contre 250 mètres maximum jusqu’alors. « Ainsi des navires transportant 10 000 conteneurs pourront fréquenter notre port contre 3 500 conteneurs anciennement », a expliqué Hien Sié, directeur général du port d’Abidjan, promettant d’en faire un « hub port sur la façade atlantique de l’Afrique ».

Il a également annoncé une augmentation de 7,2% du trafic marchandises en 2018 pour atteindre plus de 24 millions de tonnes.

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Un deuxième terminal en construction

Le trafic vers les pays de l’hinterland dépourvus de façade maritime (Burkina Faso, Mali, Niger) et dont les marchandises transitent par le port autonome d’Abidjan (PAA) a connu de son côté une « baisse importante, liée aux économies de ces pays » en 2018, alors que le trafic avait progressé de 3% en 2017. Un deuxième terminal capable d’accueillir les plus grands porte-conteneurs, pour un coût global de 1 000 milliards de francs CFA (1,52 milliard d’euros), est en construction.

La Banque mondiale avait appelé les autorités ivoiriennes à investir pour « abaisser les coûts de transport », soulignant le besoin d’améliorer la performance des ports ivoiriens.

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Comparé au Ghana, le coût d’un conteneur transitant par le port d’Abidjan est 59% plus élevé à l’export et 44% plus élevé à l’import, pointait du doigt la Banque mondiale, qui estimait que le port souffrait d’un « manque de concurrence dans l’exploitation de ses terminaux ».

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