Kenya : report du jugement sur les lois criminalisant l’homosexualité

Le jugement de la Haute Cour du Kenya sur la constitutionnalité de lois criminalisant l’homosexualité a été reporté au mois de mai, a annoncé ce vendredi un des juges, évoquant une masse de travail importante.

Des homosexuels kényans manifestent contre le durcissement des lois anti-gay au Kenya et en Ouganda, le 10 février 2014. Photo d’illustration. © Ben Curtis/AP/SIPA

Des homosexuels kényans manifestent contre le durcissement des lois anti-gay au Kenya et en Ouganda, le 10 février 2014. Photo d’illustration. © Ben Curtis/AP/SIPA

Publié le 22 février 2019 Lecture : 1 minute.

« La pile de dossiers est plus haute que moi », a justifié Chacha Mwita, un des juges travaillant sur cette affaire, soulignant par ailleurs qu’un de ses collègues est en congé et que les trois juges dans ce dossier ont également été assignés à de nombreuses autres affaires.

« Nous prévoyons de nous voir en avril, si tout va bien, afin de voir si nous pouvons parvenir à une décision », a-t-il ajouté en salle d’audience, avant de fixer la nouvelle date du jugement au 24 mai.

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La Haute Cour du Kenya a été saisie en 2016 par des organisations de défense des homosexuels, qui demandent que soient abrogées des lois datant de l’époque coloniale criminalisant l’homosexualité.

Une section du code pénal kényan prévoit que quiconque a une « connaissance charnelle… contre l’ordre naturel » peut être emprisonné 14 ans, tandis qu’une autre prévoit cinq ans de prison pour les « pratiques indécentes entre hommes ».

Décriminalisé dans deux pays

Les plaignants estiment que les sections du code pénal sur l’homosexualité sont en directe contradiction avec la Constitution adoptée en 2010, qui prévoit l’égalité des citoyens devant la loi.

Le Conseil national des droits de l’homme pour les gays et lesbiennes (NGLHRC), un des signataires de l’action en justice, a réagi sur Twitter au report de ce jugement très attendu, assurant que « dire que nous sommes déçu est un euphémisme ».

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Les défenseurs des droits des homosexuels reconnaissent que les condamnations en vertu de ces lois sont rares, mais ils estiment que ces législations prévoyant de lourdes peines de prison pour des actes sexuels « contre l’ordre naturel » sont anticonstitutionnelles et cautionnent certains actes de persécution contre les LGBT.

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Le jugement de vendredi s’inscrit par ailleurs dans un contexte africain plus large, l’homosexualité étant encore illégale dans plus de la moitié des pays du continent, et parfois même passible de la peine de mort.

En 2015, les lois anti-homosexuels ont été abolies au Mozambique tandis que l’Angola a décriminalisé l’homosexualité en janvier. Au Botswana, une procédure judiciaire contre ce type de loi devrait être entendue en mars.

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