Algérie : manifestation inédite à Alger pour protester contre un 5e mandat de Bouteflika

Plusieurs centaines de manifestants défilent ce vendredi contre le cinquième mandat que brigue le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Le rassemblement se tient dans le centre d’Alger où toute manifestation est officiellement interdite depuis 2001.

Un Algérien brandit une pancarte contre le 5e mandat que brigue le président Abdelaziz Bouteflika, lors d’une manifestation à Alger le 22 février 2019. © AFP / RYAD KRAMDI

Un Algérien brandit une pancarte contre le 5e mandat que brigue le président Abdelaziz Bouteflika, lors d’une manifestation à Alger le 22 février 2019. © AFP / RYAD KRAMDI

Publié le 22 février 2019 Lecture : 2 minutes.

Des manifestants contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, vendredi 1er mars à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA
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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie

Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.

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« Pas de 5e mandat », « Ni Bouteflika ni Saïd » (frère du chef de l’État, souvent perçu comme son successeur potentiel), ont scandé les manifestants, des jeunes dans l’immense majorité, défilant dans les rues autour de la Grande-Poste, en plein centre de la capitale algérienne.

La police, déployée en nombre, n’est pas intervenue dans l’immédiat. Survolé par un hélicoptère des forces de l’ordre, le cortège, dans lequel plusieurs drapeaux algériens sont visibles, s’est formé à partir de différents points de la ville, à l’issue de la grande prière hebdomadaire musulmane. « Ouyahia, dégage! », chantent également les manifestants, en référence au Premier ministre Ahmed Ouyahia.

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Toute manifestation est officiellement interdite depuis 2001 dans la capitale algérienne et toute tentative de rassemblement généralement rapidement empêché. En février 2018, un millier de médecins en formation avaient réussi à braver l’interdit en se rassemblant devant la Grande-Poste, mais avaient été rapidement encerclés et bloqués sur place par la police.

Contrôles médicaux à Genève

Plusieurs appels à manifester ce vendredi 22 février – notamment après la grande prière hebdomadaire musulmane de la mi-journée – contre l’idée d’un 5e mandat pour le président sortant ont été lancés sur les réseaux sociaux, sans que le mouvement apparaisse pour l’heure très structuré.

Plusieurs rassemblements ont été signalés dans la matinée, le plus important à Annaba, à environ 400 km à l’est d’Alger. La presse algérienne a également fait état de protestations d’ampleur variable à Oran, deuxième ville du pays, à environ 400 km à l’ouest d’Alger, à Tiaret et Relizane (respectivement 200 et 250 km au sud-ouest de la capitale) et à Sétif (200 km au sud-est d’Alger).

Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, a mis fin au suspens après des mois d’interrogations sur ses intentions en annonçant le 10 février dans une lettre-programme à la Nation qu’il briguerait un 5e mandat lors de la prochaine présidentielle prévue le 18 avril. Le président algérien a subi un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013 qui a affecté sa mobilité, il n’apparaît que rarement en public. Abdelaziz Bouteflika doit d’ailleurs se rendre à Genève le dimanche 24 février pour y « effectuer ses contrôles médicaux périodiques », selon un communiqué de la présidence.

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