Savoir-faire arabe

Publié le 25 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est en Arabie saoudite que se trouve le désert de sable le plus vaste au monde, le Rub al-Khali. Plus de 90 % des 2 millions de km2 de surface du royaume sont désertiques… Aucune rivière ni étendue d’eau ne résiste aux étés, durant lesquels les températures dépassent souvent 45 °C. La sécheresse, qui peut durer plusieurs années, brûle les cultures et assèche les maigres ressources du sous-sol. Sans compter l’irrigation intensive, qui provoque une inquiétante baisse du niveau des nappes phréatiques. Les autorités de Riyad se sont tournées, dès 1985, vers le dessalement de l’eau de mer pour faire face à la croissance des besoins, alors que la population augmente à un rythme annuel de 4 %. Disposant de longues façades côtières, à l’ouest sur la mer Rouge et à l’est sur le Golfe persique, le pays compte désormais vingt-sept usines capables de transformer quotidiennement le liquide salé en 12 millions de m3 d’eau douce. À Riyad, qui abrite dix fois plus d’habitants qu’il y a trente ans, soit près de 5 millions de personnes, 1 million de m3 d’eau sont consommés chaque jour pour les besoins domestiques… et l’arrosage des somptueux jardins de la ville. Un Saoudien pompe quotidiennement 286 litres d’eau, soit deux fois plus qu’un Français… mais il paie l’or bleu cent fois moins cher qu’un Parisien ! Près de 80 % de l’eau potable de la capitale provient de l’usine de dessalement construite au début des années 1980 à Jubaïl, sur la côte du Golfe arabo-persique. Ses pompes ne s’arrêtent jamais de charger l’eau de mer dans des milliers de tuyaux avant de la larguer dans des évaporateurs. L’Arabie saoudite utilise en effet la coûteuse technique de distillation qui consiste à récupérer la vapeur d’eau. Deux canalisations parallèles assurent ensuite le transport de l’eau sur les 400 km qui séparent Jubaïl de Riyad. La Saline Water Conversion Corporation s’inquiète cependant du vieillissement du parc de ses usines. À l’heure actuelle, elle a les moyens d’offrir aux citadins deux jours de réserve d’eau. Mais elle admet avoir atteint sa capacité maximale de production.
Quoi qu’il en soit, l’engouement pour le dessalement de l’eau de mer ne se cantonne pas à l’Arabie saoudite. Les Émirats arabes unis, qui produisent 5,5 millions de m3 par jour, et le Koweït, pour n’évoquer que les voisins des Saoudiens, qui en dégagent 3 millions, ont, eux aussi, trouvé leur salut dans ce procédé.

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