Ousmane Sy distingué
Ancien ministre malien de l’Administration territoriale et des Collectivités locales etpatron du Centre d’expertises politiques et institutionnelles en Afrique (Cepia), une ONG installée à Bamako.
Décerné tous les deux ans, le Prix international du roi Baudoin pour le développement couronne les efforts consentis par une personnalité ou une organisation pour impulser un progrès durable, au travers d’opérations concrètes, dans les pays du Sud. Le lauréat de l’édition 2004-2005 est l’ancien ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales du Mali, Ousmane Sy. La remise de la distinction devrait avoir lieu le 3 mai, lors d’une cérémonie officielle organisée au palais royal, à Bruxelles, en présence de représentants de l’Union européenne et de bailleurs de fonds.
Né en 1949 à Bandiagara, en pays dogon, dans le nord du Mali, Ousmane Sy est diplômé en agroéconomie et développement agricole, docteur en développement économique et social à la Sorbonne. Chargé de programme du Pnud au Mali entre 1987 à 1993, militant des droits de l’homme et de la démocratie, il est un des animateurs du mouvement qui a emporté la dictature militaire au Mali en 1991. Dès 1993, il pilote la « Mission de décentralisation et des réformes institutionnelles », objectif prioritaire du président Alpha Oumar Konaré, son ancien compagnon de lutte dont il devient le conseiller. Sous son impulsion, la décentralisation devient une réalité : au début de l’opération, le pays comptait 19 communes urbaines ; cinq ans plus tard, en 1998, 703 communes avaient été instaurées avec la participation des populations. En 2000, il entre au gouvernement comme ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. À ce titre, il peut également revendiquer un autre succès : la présidentielle de 2002, sanctionnée par une alternance au pouvoir avec l’accession d’Amadou Toumani Touré à la magistrature suprême. Ousmane Sy est le principal artisan de la transparence du scrutin, cité en modèle dans la sous-région.
En juin 2002, il quitte le gouvernement pour se consacrer exclusivement à ce qu’il considère une priorité dans le développement de l’Afrique : la bonne gouvernance. Il anime le Centre d’expertises politiques et institutionnelles en Afrique (Cepia), une ONG installée à Bamako et dont l’ambition est de devenir un espace de réflexion et d’assistance technique aux politiques publiques et aux réformes dans le contexte des processus de démocratisation et de mondialisation. À ce titre, il coordonne un réseau d’ONG couvrant quatorze pays de l’Afrique de l’Ouest et centrale sous le label « Dialogue sur la gouvernance en Afrique ». Il est par ailleurs sollicité par le gouvernement tchadien pour la mise en place d’une loi sur la décentralisation.
Au-delà de l’appui financier que procure le Prix international roi Baudoin (150 000 euros), Ousmane Sy devrait récolter les fruits de son travail et son ONG devrait bénéficier, sans doute, d’une plus grande visibilité.
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