L’opium contre la démocratie

Publié le 25 avril 2005 Lecture : 1 minute.

En 2004, 87 % de l’opium consommé illégalement dans le monde venait d’Afghanistan. Les énormes revenus que le trafic assure aux milices armées et aux autorités locales corrompues donnent à ces dernières les moyens de s’opposer aux efforts du président Hamid Karzaï pour promouvoir la sécurité, le développement et la démocratie. Trouver une réponse efficace prendra du temps et coûtera beaucoup d’argent. Une action rapide telle que la pulvérisation aérienne de produits chimiques sur les plantations de pavot déplacerait le problème sans le résoudre et compromettrait la relance de l’économie rurale.

L’Afghanistan est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Pour remettre son économie en état de marche et permettre le retour des réfugiés, il faut donner aux paysans d’autres moyens de gagner leur vie que la culture du pavot. Ce qui suppose la réparation des routes et des systèmes d’irrigation, afin que d’autres productions – celle du blé, par exemple – puissent être économiquement viables. Pour beaucoup de petits paysans, le seul crédit aujourd’hui disponible sont les avances sur la prochaine récolte d’opium que leur consentent les trafiquants de drogue.

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Pendant les trois années qui ont suivi leur intervention en Afghanistan, les militaires américains avaient ordre de ne pas s’occuper du trafic de drogue, sauf en cas d’incident survenu au cours d’opérations contre les talibans. Même dans ce cas, les affaires étaient transmises à la police afghane, qui n’avait pas les moyens d’y donner suite. Désormais, selon les instructions auxquelles le Pentagone met la dernière main, les troupes américaines seront autorisées à participer directement aux opérations antidrogue.

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