Le suicide de Hitler

Publié le 25 avril 2005 Lecture : 3 minutes.

Quoi qu’on puisse penser du « partage du monde » négocié à Yalta, entre le 4 et le 11 février 1945, par Franklin D. Roosevelt, Winston Churchill et Joseph Staline, une chose est sûre : il scella le destin d’Adolf Hitler et de l’Allemagne nazie. Sur les bords de la mer Noire, il avait été entendu que les Alliés laisseraient l’armée Rouge entrer dans Berlin, et la mort, le 12 avril, du président américain ne remettra pas en question cette décision – en dépit des espoirs de Josef Goebbels. L’encerclement de la capitale du Reich fut achevé le 27 avril. Depuis le début du mois, Hitler était réfugié dans le vaste bunker construit sous la chancellerie. Eva Braun l’y avait rejoint, le 15.

Une semaine plus tard, apprenant l’arrivée des premiers blindés soviétiques dans les faubourgs de Berlin, le Führer avait complètement perdu le contrôle de lui-même (« La guerre est perdue ! ») et hurlé à la trahison. Mais il refusa de partir pour Berchtesgaden, comme le lui recommandait le maréchal Keitel. De l’Obersalzberg, Hermann Göring lui envoya un télégramme pour lui proposer de prendre « immédiatement en main la direction du Reich ». Il le démit immédiatement de toutes ses fonctions.
Mais ce qui mit fin aux hésitations du Führer – et à ses espoirs intermittents – fut d’apprendre que Heinrich Himmler avait engagé des négociations avec les Occidentaux, via le comte Folke Bernadotte, neveu du roi de Suède, en vue d’une capitulation. Il fit aussitôt fusiller l’intermédiaire, le général Fegelein, bien que ce dernier fût le beau-frère d’Eva Braun. Quant à lui, sa décision était prise : il se donnerait la mort.
Première conséquence : alors qu’il avait toujours refusé le mariage, qui eût été un obstacle à sa carrière, il se résout, dans la nuit du 28 au 29 avril, dans la salle des cartes du bunker, à épouser Eva Braun. Émue, la jeune femme commence par signer les papiers de son nom de famille, puis corrige : « Eva Hitler, née Braun ». Les témoins sont Goebbels et Martin Bormann. Tandis que les huit invités, dont Frau Goebbels, sablent le champagne, Hitler passe dans une pièce voisine et fait venir sa secrétaire, Traudl Junge, pour lui dicter son testament politique.
Commentaire d’Alan Bullock, l’auteur de l’une des premières et des meilleures biographies de Hitler : « Plutôt que d’admettre la défaite, cet homme qui avait causé le sacrifice de millions de vies était toujours le même. De la première à la dernière ligne, pas un mot de regret, pas l’indication d’un remords. » On peut y lire : « Il n’est pas vrai que moi ou quelqu’un d’autre en Allemagne ayons voulu la guerre en 1939. Elle fut désirée et provoquée exclusivement par ces politiciens internationaux qui sont d’origine juive ou travaillent pour les intérêts juifs. Étant donné toutes les offres de désarmement que j’ai faites, la postérité ne pourra pas m’attribuer la responsabilité de cette guerre. […] Les siècles passeront, mais les ruines de nos villes et de nos monuments renouvelleront la haine contre ceux qui sont finalement responsables de tout : la juiverie internationale et ceux qui l’ont aidée. […] Je ne veux pas tomber entre les mains d’un ennemi qui désire amuser les foules hystériques par un nouveau spectacle que réclament les Juifs. J’ai donc décidé de rester à Berlin et de me donner volontairement la mort. »
Dans la matinée du 30 avril, Hitler s’informe de la progression des Soviétiques : ils sont sur la Potzdamer Platz, à quelques centaines de mètre du bunker. Après le déjeuner, il va chercher Eva et le couple fait ses adieux à Goebbels, à Bormann et aux dernières personnes présentes, puis se retire dans ses appartements privés. Il est environ 15 h 30.
Sur le divan du salon, Eva absorbe une capsule de cyanure : elle sera la première à mourir. Hitler saisit son pistolet, un Walther 7,65, son fidèle compagnon depuis les premières années du nazisme, et se tire une balle dans la bouche. Il avait 56 ans et dix jours.

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Dans les heures qui suivent, sous les tirs de barrage soviétiques, Goebbels, Bormann et le colonel Kempka, chauffeur habituel de Hitler, transportent les corps dans le jardin et les arrosent avec les jerrycans d’essence préparés à cet effet.
Goebbels et Magda, son épouse, se suicideront le 1er mai, après avoir empoisonné leurs six enfants. Les restes de Bormann ne furent retrouvés qu’en 1972 aux abords du bunker et identifiés l’année suivante.

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