RDC : disparition d’une figure de la vie politique, Antoine Gizenga, l’ancien compagnon de Lumumba
Antoine Gizenga, compagnon du tout premier chef du gouvernement de la République démocratique du Congo, Patrice Lumumba, et ex-Premier ministre nommé par l’ancien président Joseph Kabila, est décédé dimanche 24 février à l’age de 93 ans, à Kinshasa.
« Le président Kabila nous a confirmé le décès aujourd’hui à Kinshasa de Papa Gizenga. Comme il fut un ancien Premier ministre, le gouvernement sortira le programme des obsèques », a déclaré Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement et du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition des pro-Kabila. « Notre chef Joseph Kabila a demandé aux élus du FCC de garder une minute en mémoire de ce membre éminent de notre famille politique au cours de la réunion de prise de contact physique avec les 340 députés du FCC à Kingakati », la ferme de l’ancien chef de l’Etat.
« Antoine Gizenga était une bibliothèque, une source intarissable qui nous a beaucoup inspiré. Il a brillé par sa constance les 60 dernières années. Il n’a pas modifié d’un iota son engagement et sa loyauté envers les idéaux de libération et émancipation qu’il avait partagés avec les pères de l’indépendance et Patrice Emery Lumumba », a continué Mende.
Vice-Premier ministre dans le gouvernement de Patrice Lumumba assassiné en 1961, une année après l’indépendance, Antoine Gizenga a continué à se présenter comme son héritier spirituel à la tête du Palu (Parti lumumbiste unifié), créé en 1964.
Premier ministre quelques mois
Nommé Premier ministre à l’issue des élections pluralistes après l’indépendance de la RDC en 2006, il avait démissionné après 21 mois de la tête du gouvernement.
Le chef charismatique du Palu laisse un parti affaibli par des divisions internes. Il était né le 5 octobre 1925 à Gungu, dans l’ex-province du Bandundu (sud-ouest). Après l’éviction de Lumumba en juillet 1960 et alors que menaçait la sécession katangaise dans le Sud-Est, Gizenga fuit Kinshasa pour installer le gouvernement à Stanleyville (devenue Kisangani, nord-est), s’estimant dépositaire de la seule autorité légitime du pays. En compagnie de Pierre Mulele, il tente en vain de faire reconnaître son autorité sur le plan international, avant de regagner la capitale où il sera emprisonné puis placé en résidence surveillée. Il quitte le pays après le coup d’Etat de Mobutu Sese Seko en novembre 1965 et restera 25 ans en exil en Europe de l’Est.
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