5e mandat de Bouteflika : « Les urnes trancheront de manière pacifique et civilisée », réagit Ouyahia
La question du cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, contre lequel un « nombre important » d’Algériens ont manifesté ces derniers jours, sera tranchée par les urnes, a affirmé lundi le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, dans une première réaction officielle à ces protestations massives.
La présidentielle « aura lieu dans moins de deux mois. Chacun choisira librement. Chacun a le droit de défendre son candidat et d’être contre tout autre candidat. Les urnes trancheront de manière pacifique et civilisée », a déclaré Ahmed Ouyahia, écartant implicitement tout renoncement du président Abdelaziz Bouteflika à briguer un nouveau mandat.
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Répondant à « l’appel au changement » lancé par les manifestants, le Premier ministre a souligné qu’en annonçant sa candidature, Abdelaziz Bouteflika a promis « dans le cas où il serait élu, une conférence sans précédent dans l’histoire de l’Algérie », ouverte à tous et où il sera débattu « de tout ».
Des dizaines de milliers d’Algériens sont descendus les 22 et 24 février dans la rue, notamment à Alger où les manifestations sont strictement interdites, répondant à des appels sur les réseaux sociaux pour s’opposer au 5e mandat de Bouteflika.
Vigilance « face au risque de dérapages dangereux »
Ahmed Ouyahia a par ailleurs appelé les Algériens à « la vigilance » car les « appels à manifester sont d’origine inconnue » et « face au risque de dérapages dangereux ». « L’Algérie a vécu suffisamment de souffrances et connu suffisamment de réformes pour avoir obtenu la possibilité de choisir dans le calme et la paix », a déclaré le Premier ministre, dont les propos ont été retransmis en direct par des télévisions privées.
Les manifestations massives de vendredi ont surpris par leur ampleur et marqué les esprits en Algérie
Les manifestations massives de vendredi ont surpris par leur ampleur et marqué les esprits en Algérie. Dimanche, un nouveau rassemblement à Alger, à l’appel d’un mouvement citoyen qui peine d’habitude à mobiliser, a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans le centre de la capitale, malgré un dispositif policier important.
Le président Bouteflika a mis fin le 10 février à des mois d’interrogations sur ses intentions, en annonçant dans une « lettre à la nation » qu’il briguerait un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril, scrutin présenté comme joué d’avance.
Le chef de l’État a quitté l’Algérie dimanche, comme l’avait annoncé la présidence, pour un « court séjour » à Genève, en Suisse, où il doit subir des « examens médicaux périodiques ».
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